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Gaston Flosse quitte la présidence du Amuitahira’a, Bruno Sandras assure l’intérim

Gaston Flosse a annoncé, ce mardi matin, sa démission de la présidence du Amuitahira'a o te Nūnaʻa Māʻohi en raison de son âge et de son état de santé. (Crédit: Mike Leyral / TNTV)

Après de (très) longues années sur les devants de la scène politique polynésienne, Gaston Flosse se met en retrait. S’il a annoncé ne pas se retirer définitivement de la vie de la cité, il passe toutefois la main à la tête de son parti. Le Vieux Lion a en effet déposé sa démission le 9 juillet. Une décision justifiée par son âge et son état de santé.

« Le docteur m’avait déjà dit de m’arrêter 4 jours par semaine. Maintenant, il m’a dit de m’arrêter complètement. Mais je me sens très bien physiquement et mentalement. Je continuerai à travailler. Je serai là tous les jours (…) Je n’ai démissionné que de mes fonctions de président », a indiqué Gaston Flosse, 93 ans.

Comme le prévoient les statuts du parti, l’intérim sera assuré par le « premier président délégué », à savoir l’ancien député Bruno Sandras. « C’est lui qui préside automatiquement aux destinées du mouvement », a souligné Gaston Flosse.

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Bruno Sandras aura la charge d’organiser un congrès du parti, qui se tiendra le 28 septembre prochain, à l’occasion duquel le nouveau président sera élu. « Pour l’instant, il n’y a qu’un candidat -Bruno Sandras, NDRL-, mais s’il y a d’autres personnes volontaires », a souri l’ancien président du Pays.

Son épouse, Pascale Haiti, n’a pas exclu de se présenter :  « Pourquoi pas ? Chacun d’entre nous peut déposer sa candidature (…) Je ne serai pas la seule. C’est ouvert à tout le monde ». « Plus il y a de monde, mieux c’est. S’il n’y a qu’un seul candidat, on dira : ‘c’est un truc du vieux’ », a ajouté le président démissionnaire. A leurs côtés, une autre cadre du parti, Gilda Vaiho, a également envisagé de se porter candidate.

« C’est un moment important, solennel », a de son côté déclaré Bruno Sandras, « pour moi, il -Gaston Flosse, NDLR- sera toujours le président du Amuitahira’a ». « Il transmet la flamme. Vous en connaissez beaucoup, des leaders polynésiens qui ont fait cet exercice ? », s’est-il interrogé.

Si Gaston Flosse a indiqué que son successeur par intérim était candidat à la présidence, le principal intéressé a assuré que ce n’était pas le cas pour le moment. : « Je m’en tiens à la mission qui est la mienne (…) Si l’on sort divisés de ce congrès, j’aurai échoué (…). Je veux que le grand gagnant le 28 septembre, ce soit le Amuitahira’a. Peu importe qui gagnera », a-t-il dit

« L’alliance de toute l’opposition est la solution pour battre le Tavini »

Gaston Flosse

Lors de cette rencontre avec les médias, Gaston Flosse est également revenu sur le scrutin des Législatives et l’alliance Amui Tatou des autonomistes. Il a fait part de sa « désapprobation » au sujet de la 3e circonscription qui a échu à son épouse Pascale. « Nous n’avons aucune attache dans la 3e circonscription », où la candidate a été éliminée de « 200 voix environ ».

Mais « l’alliance se porte bien. Le résultat est là. Nous remportons 2 sièges de député », s’est-il tout de même félicité. « Si une certaine sénatrice n’était pas venue ‘foutre le bordel’, on aurait les 3 sur 3 » a-t-il ajouté en référence à Lana Tetuanui qui « voulait absolument présenter sa fille comme tête de liste ».

« La leçon à retirer, c’est que l’alliance de toute l’opposition est la solution pour battre le Tavini (…) et surtout reprendre en main les affaires du Pays », a-t-il estimé avant de cibler le chef de l’exécutif.

« Moetai Brotherson n’est pas l’homme de la situation (…) Le bateau Polynésie va continuer à sombrer. Ça, c’est sûr », a-t-il asséné tout en écartant l’idée d’une éventuelle motion de défiance : « Le Amuitahira’a ne se mêlera à aucune combine de ce genre. Ils -les élus du Tavini, Ndlr- sont élus à une très grande majorité de la population ».

Gaston Flosse a également considéré que le clivage autonomistes/indépendantistes était « fini ». Il a dit militer, depuis 2020, pour l’accession du Pays à la « souveraineté » en lien avec la France.

« Nous sommes arrivés au bout des possibilités d’une autonomie (…) mais on ne peut pas non plus avancer sans la France (…) d’où cette idée d’un pays souverain associé à la France. Nous pourrions dire : ‘nous n’avons pas de juge, vous gardez la justice. On vous laisse gérer ce domaine-là sous notre contrôle’. On peut tout faire. C’est vraiment aujourd’hui le meilleur système (…) Nous n’allons pas encore continuer 40 ans avec l’autonomie et un haut-commissaire, un président de la République, qui ose prendre des décisions à notre place. Nous voulons que la France nous conseille (…), mais les décisions, ce sont nous qui les prendrons », a-t-il déclaré en précisant que ce changement de statut devrait « évidemment » être soumis par référendum à la population.

Interrogé en fin de conférence sur les réalisations dont il est le plus fier au cours de ses longues années à la tête du Pays, Gaston Flosse a cité la compagnie Air Tahiti Nui et le CHPF de Taaone. Quant aux déceptions ? « Mon grand regret est de ne pas avoir pu faire tout ce que j’avais à faire. Il y avait tellement à faire », a-t-il soufflé.  

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