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Indépendance/Autonomie : un clivage de moins en moins marqué

Crédit photo TNTV

En 2004, L’Union pour la Démocratie (UPLD) voit le jour pour s’opposer à ce qu’elle qualifie de « dérive autoritaire » du Tahoera’a. Mais une fois élu, le Tavini remet le cap sur l’indépendance. La coalition qui avait permis à Oscar Temaru d’être président, vole alors en éclat avec le départ l’année suivante du Fetia api et de No oe e te nunaa.

Les législatives de 2022 avaient alors comme un air de déjà-vu. Pour l’élection des députés de l’assemblée nationale, le Tavini a construit sa campagne autour des questions économiques et sociales. Une stratégie qui lui a permis de rafler les trois sièges de députés. « Si on regarde ces deux exemples là, il est évident que le Tavini n’a pas intérêt à parler d’indépendance pendant la campagne électorale, et une fois les élections passées, s’ils sont élus, ils reviendront sur les fondements de leur parti qui est l’indépendance » commente le politologue Sémir Al Wardi.

Après deux années de crise sanitaire suivies d’un choc pétrolier et d’une poussée inflationniste, les considérations économiques occupent une place importante dans le cœur des électeurs. « C’est une stratégie politique parce que si on parle d’indépendance, si on parle de social ou de cherté de la vie, cela concerne un nombre conséquent d’électeurs. C’est là que c’est intéressant, ça veut dire qu’on est presque dans un embryon de clivage gauche/droite, alors que ce clivage n’a jamais existé en Polynésie puisque c’était un clivage indépendantiste/autonomiste. Et là on est en train de glisser pour sortir de ce clivage… à la demande des indépendantistes » poursuit le politologue.

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Que l’on soit autonomiste ou indépendantiste d’ailleurs, il y a désormais une reconnaissance de l’Etat des deux côtés. Comme un partenaire « privilégié » du côté du Tapura et « incontournable » du côté du Tavini. « Mais quand on regarde ce qu’il se passe dans les démocraties, on voit que les choses évoluent, que l’abstention augmente, et que l’ordre ancien ou la politique traditionnelle, est finalement rejetée par l’électorat, ce qui a permis de faire entrer le populisme au sein des pouvoirs. Ce qu’on a appelé d’ailleurs à ce moment-là, le dégagisme justement ».  

Le « dégagisme », puissant phénomène de rejet qui consiste à balayer la classe politique traditionnelle, a notamment porté au pouvoir des hommes politiques comme Donald Trump à la tête des Etats-Unis, Emmanuel Macron à la tête de la France, ou encore Volodomir Zelenski à la tête de l’Ukraine. La Polynésie n’étant pas hors sol, elle n’est pas à l’abris de ce qui se passe dans d’autres démocraties.

Reste à savoir si les électeurs sont effectivement habités par ce désir de renouvellement des élus. Ou si au contraire, ils seront sensibles à l’appel des maires, comme celui du Tapura pour ces Territoriales. Une stratégie du « vote affectif », très largement adoptée par Gaston Flosse. « Depuis l’année dernière on peut se poser des questions : est-ce que finalement aux élections législatives les maires ont été suivis ? Est-ce que le fait de mettre des maires garantis toujours un apport d’électeurs comme avant ? » interroge Sémir Al Wardi.

Sachant que les législatives et les Territoriales n’ont pas la même proximité avec les électeurs, ces derniers voteront ils de la même façon ? Réponse le 16 avril.

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