Interrogée ce mercredi sur l’élection de Donald Trump, la représentante Tapura Tepuaraurii Teriitahi dit avoir, « à titre personnel », ressenti « une pointe de déception ». « J’aurais bien voulu que ce soit une femme qui emporte cette élection, en l’occurrence Kamala Harris. Les Américains en ont décidé autrement. C’est leur choix (…) On ne peut que respecter leur décision et féliciter le président Trump », indique-t-elle.
L’élue estime que le retour de l’ancien président à la Maison-Blanche pourrait avoir des répercussions au niveau local en raison de ses « prises de position assez extrêmes » : « C’est important pour nous, car la plupart de nos touristes sont d’origine américaine. S’il n’y a plus de climat de confiance aux États-Unis ou qu’il y a des troubles, ils auront tendance à moins voyager et, forcément, cela aura un impact sur notre pays ».
« Les États-Unis sont un partenaire économique important pour la Polynésie. C’est notre premier partenaire touristique », abonde le député (Tavini) Tematai Le Gayic, qui souligne que « la majorité » du poisson pêché dans nos eaux « est exportée » en Amérique. « Il faudra voir dans les prochains mois ce que l’administration Trump va décider », estime celui-ci alors que le président nouvellement élu prône « l’America first » et une « hausse des taxes douanières pour les produits de l’étranger ».
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« On sait qu’il a annoncé être très agressif par rapport à la Chine et aux Européens (…) Nous, le plus important, c’est que la Polynésie soit vue comme un pays océanien avec une volonté de ne pas s’aligner sur une volonté européenne (…) Nous avons d’autres ambitions, d’autres objectifs », précise le député.
Sur la question du changement climatique, Tepuaraurii Teriitahi s’interroge. « On sait très bien que c’est un président pour qui la préservation de l’environnement n’est pas une priorité alors que pour nous, les îliens en particulier, ça l’est. On a besoin de cette lutte pour préserver notre environnement, pour préserver nos îles de la montée des eaux », explique l’élue.
« Le réchauffement climatique vient principalement de ces grands pays, en particulier les États-Unis (…) Même si on essaye de mettre en place des micro-solutions, si eux ne prennent pas position et ne font pas des actes forts (…), on sera toujours les victimes. Le président Trump n’est pas trop dans cette mouvance. J’espère qu’il évoluera sur cette question et qu’on aura l’occasion, nous les pays du Pacifique, de lui exprimer nos attentes », ajoute l’élue autonomiste.
Pour Tematai Le Gayic, la position sur le sujet du nouveau président américain relève « plus d’un discours économique » pour « préserver les emplois » du secteur pétrolier. « Nous, nous sommes engagés dans les énergies renouvelables et nous allons continuer. À l’échelle du Pacifique, je pense que les États-Unis auront une politique qui ira dans le même sens que ce que souhaitent les États du Pacifique », veut-il croire.
Le député appelle d’ailleurs à une relation « beaucoup plus forte » de la Polynésie « avec l’ensemble des pays d’Océanie, mais aussi les pays émergents, les BRICS notamment ». « Je pense qu’on peut trouver avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande des moyens pour avoir une parole beaucoup plus forte à l’échelle de l’Océanie », conclut-il.