Yvannah Tixier est postée à l’entrée. Robe et collier à fleurs, la conseillère municipale et militante Tapura arbore un large sourire en invitant les électeurs à rentrer. Pour cette dernière, les femmes s’imposent de plus en plus sur la scène politique. A la question du siège de président, elle répond :
« Une femme présidente ? Dieu seul le sait. Avec une bonne majorité, pourquoi pas. En tout cas, il y a un intérêt de s’appliquer plus en politique. Une femme, c’est une maman, c’est la famille. Elle sait de quoi elle parle quand elle est élue… »
Malgré les lois et le changement des mentalités, avoir une femme en politique n’est pas une évidence pour toute le monde. L’image de la femme au foyer, impliquée dans la vie associative ou religieuse, reste très ancrée dans la société. Maroake Tuahine, mari et papa, explique :
« Je pense derrière un grand homme il y a une femme qui s’occupe de l’équilibre familial. De plus en plus, la femme prend sa place »
Pour l’heure, le chanteur ne voit pas sa moitié se lancer dans la politique. Il confie :
« Ma femme, il faut qu’elle s’occupe de moi d’abord et de mon bébé. »
La loi sur la parité ne concerne que les représentants de l’assemblée et les communes de plus de 1000 personnes. Cette règle ne s’applique pas au gouvernement.
Lors du dernier remaniement, seuls deux ministres sur neuf étaient des femmes. Les 13 communes de Tahiti et Moorea, qui rassemblent 80% de la population de Polynésie, toutes sont dirigées par des hommes.
Tilda Harehoe, présidente du comité Tavini Huira’atira de Pirae, déplore cette situation. Elle indique :
« Nous avons encore à travailler sur la parité. Mais on y arrivera. Nous aurons toujours besoin d’hommes. Nous sommes complémentaires. Il faut avoir les deux. »
A ce jour, Lucette Taero a été la seule femme a présidé l’assemblée de Polynésie. Pour avoir un membre de la gente féminine comme tête de liste, il faudra attendre au moins cinq ans.