Force et détermination peuvent se lire dans le regard du président du Tavini Huiraatira. Pour le parti indépendantiste, cette journée commémore l’annexion de la Polynésie par la France, le 29 juin 1880. Une date qui, pour eux, n’est certainement pas synonyme de réjouissances.
« L’accession d’un peuple à sa souveraineté, c’est pas un jour de guerre. C’est un jour de joie pour tout le monde, pour le pays colonisateur, pour le pays qui accède à sa souveraineté », déclare Oscar Temaru, président du tavini. « C’est ce qui se passe dans le monde entier. Il y a 193 états souverains dans le monde. Le droit de souveraineté, je viens de l’expliquer, vous savez ce que ça veut dire ? C’est le droit de vie ou de mort, qui appartient à Macron. Il peut décider de prendre nos jeunes là, les envoyer au Mali et on ne sait pas ce qu’ils vont devenir. Non. Je voudrais que ce droit là nous revienne, ici, le droit de souveraineté. Nous sommes un peuple, nous avons une histoire, nous avons une culture, nous avons un pays magnifique, grand comme l’Europe avec toutes les ressources que nous connaissons tous ».
Le 10 décembre 2020, l’ONU adoptait une résolution rappelant à la France le droit de souveraineté du peuple ma’ohi sur son pays, son droit de propriété sur toutes ses ressources.
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« La France, pays fondateur de la Charte des Nations Unies, qu’elle a ratifié. L’attitude de la France est complètement incohérente, avec tout ce qui s’est passé. Si la France veut redorer son image dans le monde, il faut à tout prix soutenir l’accession du peuple kanak à sa souveraineté. Soutenir l’accession du peuple maohi à sa souveraineté », martèle Oscar Temaru. « C’est ça qui va redorer l’image de la France dans le monde, pays des droits de l’Homme ».
Si la Polynésie n’en est qu’aux balbutiements, la Nouvelle-Calédonie pourrait bientôt accéder à son indépendance. Le 3e référendum d’autodétermination est prévu pour le 12 décembre prochain. Lors des deux premiers référendums en 2018 et en 2020, plus de la moitié de la population calédonienne avait voté contre l’indépendance.