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Loi fiscale retoquée, législatives anticipées : retour sur les faits politiques marquants de 2024

Moerani Frebault (au centre) a été élu député dès le premier tour des législatives anticipées, le 29 juin 2024, en battant Tematai Le Gayic sur la 1ère circonscritpion. Il est félicité par Gaston Flosse (g) et Édouard Fritch (d) (Crédit Photo : TNTV)

Loi fiscale retoquée, législatives anticipées : retour sur les faits politiques marquants de 2024

L’année 2024 démarre par un premier remaniement ministériel dans l’hexagone, le 8 janvier, avec la démission de la première ministre Elisabeth Borne. La résonnance est faible au fenua, où le projet de loi consitutionnelle visant à dégeler le corps électoral en Nouvelle-Calédonie est plus commenté, notamment par le metua indépendantiste Oscar Temaru. Le chef du Tavini Huiraatira allant jusqu’à hisser le drapeau du FLNKS en commission permanente, à Tarahoi.

En mars, premier coup de tonnerre pour le gouvernement Brotherson. Après un recours de six élus du Tapura et non-inscrits, sa loi fiscale adoptée le 15 décembre 2023 est annulée par le Conseil d’État pour irrégularité, celle-ci ayant été deux fois en commission de l’Économie. « Le sentiment que l’on a, c’est une forme de persévérance dans l’erreur (…) on va essayer de ramener le gouvernement à la raison » , déclare alors l’élu non-inscrit Nuihau Laurey.

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Une estocade qui alimente les rumeurs de motion de défiance à Tarahoi. Pour y mettre fin, le 11 avril, les élus de la majorité affichent leur soutien au gouvernement à travers un geste symbolique : une motion de confiance réclamée – et obtenue – par Moetai Brotherson.

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En mai, le président du Pays dresse le bilan de la première année de mandature du gouvernement, qualifié de « maigre et pauvre  » . Pas de quoi décontenancer le chef de l’exécutif, qui déclare avoir découvert à sa prise de fonction « un passif » de « plus de 34 milliards de francs » en raison « d’impayés de l’OPH », des coûts liés aux « satellites du Pays » et de « la mauvaise gestion budgétaire léguée en héritage », notamment des « autorisations de programmes qui ont été volontairement sous-dotées ».

Sur les polémiques voyages de délégations du Tavini Huiraatira en Azerbaïdjan, après la signature d’un partenariat avec le groupe d’initiative de Bakou pour « peser à l’ONU » en vue d’u’un dialogue sur la décolonisation avec l’Hexagone , Moetai Brotherson estime ne pas avoir à se prononcer, malgré les craintes d’ingérences étrangères soulevées par l’opposition.

Dissolution surprise de l’Assemblée nationale

Gros morceau suite aux élections européennes perdues par le parti présidentiel LREM, la dissolution de l’Assemblée nationale décidée le 9 juin par Emmanuel Macron. Les partis disposent de trois semaines pour faire campagne et mettre au point leur stratégie. Côté Tavini, le trio sortant Le Gayic – Chailloux – Reid-Arbelot se relance dans la course électorale. Les autonomistes, eux, sont forcés de hâter la création de la plateforme autonomiste Amui tatou.

Pari gagnant pour le camp rose, qui décroche 2 des 3 circonscriptions avec Moerani Frebault, élu dès le premier tour puis Nicole Sanquer au second. Chez les indépendantistes, seule Mereana Reid-Arbelot parvient à conserver son siège au palais Bourbon. Un changement du paysage politique locale qui interroge jusque dans les rangs du Tavini.

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Warren Dexter à l’Économie

Le 16 juillet, après 47 ans à la tête de son parti, le vieux lion annonce son retrait de la présidence du Amuitahira’a. Il n’hésite pas à cadenasser le QG du parti deux mois plus tard lorsque Brunos Sandras est élu pour lui succéder. Quelques semaines plus tard le couple Flosse continue de surprendre en créant un nouveau parti : le Taho’e tatou, en vue des municipales et de la candidature de Pascale Haïti-Flosse, lorgnant sur Papeete.

Du changement également dans le gouvernement Brotherson avec plusieurs remaniements, notamment au ministère de l’Économie, des finances et du budget. Après deux lois fiscales retoquées Tevaiti Pomare est remplacé par son conseiller technique, Warren Dexter. Si l’opposition déplore toujours un manque de cap clair et de l’absence de grandes réformes, le président du Pays ne manque pas de piquer ses détracteurs. « Certains aiment à me reprendre lorsque je leur dis tout ne va pas si mal. Je serai enclin désormais à dire que tout va bien mieux » , assure-t-il.

En novembre et décembre, les séances de la session budgétaire demeurent mouvementés. Après le vote du bugdet 2025, les débats s’enflamment sur les propositions de résolution et de délibération d’Antony Géros, le président de Tarahoi appelant solennellement l’État à ouvrir le dialogue de la décolonisation.

Enfin, au niveau national, la Ve République connaît une crise sans précédent après la censure du gouvernement Barnier, déjà péniblement nommé au bout de deux mois d’incertitudes. La nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre, dont le gouvernement a été dévoilé ce lundi, suscite la défiance des blocs NFP et RN, au milieu de tractations politiques difficiles et d’un équilibre institutionnel fragile. Une instabilité qui inquiète au fenua, où l’ont craint des retards dans les travaux législatifs et dans l’attribution de certains financements.

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