Pour ceux qui s’attendaient à de nouveaux visages, c’est raté. Moetai Brotherson a reconduit la quasi-totalité de son précédent gouvernement, ce lundi matin. Seul changement de personne, et il avait déjà été annoncé, le départ d’Eliane Tevahitua remplacée à la vice-présidence par Chantal Minarii Galenon. « Je tenais à ce que ça reste une femme », a souligné le président du Pays.
Les portefeuilles ministériels ont néanmoins été ventilés. Moetai Brotherson, outre son mandat de président, s’est attribué le Tourisme, le Logement, les Transports aériens internationaux, l’Égalité des territoires, l’Aménagement, le Foncier, les Affaires internationales, l’Économie numérique et les Conséquences des essais nucléaires.
Un large éventail. « Il va falloir que je prenne dans mon cabinet des personnes aguerries pour m’aider sur ces portefeuilles », a-t-il d’ailleurs indiqué. En outre, la nomination d’un nouveau ministre dans l’équipe, le 9e, se « posera certainement dans les 6 mois ».
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En récupérant le Logement, Moetai Brotherson a voulu lancer un « signal fort » : « Le signal qu’on enclenche la seconde, voire le troisième, sur ce secteur ». Mais « la feuille de route demeure la même », a-t-il ajouté, « au bout d’un an, il faut ajuster un peu les voiles ».
Interrogé sur le fait que seuls trois ministres étaient encartés au Tavini Huiraatira, il a précisé qu’il ne demandait « à aucun » membre de son équipe « quel était leur parti politique ». Seule obligation : qu’ils « adhèrent totalement à l’esprit du parti » ce qui, selon lui, est le cas.
Ensuite questionné sur le séjour d’une délégation du Tavini à Bakou, en Azerbaïdjan, Moetai Brotherson a indiqué que cette dernière s’était déplacée au titre du parti indépendantiste et pas « au nom de la Polynésie ».
« L’Etat devrait déjà être revenu autours de la table -des négociations sur l’accession à l’indépendance, Ndlr- Parfois, il faut forcer un peu le trait pour qu’il tende l’oreille », a-t-il justifié en ajoutant que la France entretenait des relations commerciales avec l’Azerbaïdjan. « Il faudrait être aveugle pour ne pas connaître la situation au Haut-Karabakh », a-t-il toutefois souligné.
Également présent lors de cet échange avec la presse, le président du parti bleu et blanc, Oscar Temaru, s’en est, lui, pris aux « médias occidentaux » qui « fabriquent ce qu’ils veulent ». « On sait ce qu’il se passe dans ce monde. Comment on fait l’image d’un pays », a-t-il dit en insistant sur le fait que la Polynésie devait être indépendante le « plus tôt » possible, sans que le processus d’autodétermination passe nécessairement par un référendum.
Désormais, le « principal défi » que devra relever le gouvernement dans les mois à venir, selon Moetai Brotherson, consistera « à faire en sorte que les mesures en faveur du pouvoir d’achat et du logement deviennent plus palpables » au sein de la population.
La nouvelle composition du gouvernement :
Moetai Brotherson, président de la Polynésie française, en charge du tourisme, du logement, des transports aériens internationaux, de l’égalité des territoires, de l’aménagement, du foncier, des affaires internationales, de l’économie numérique et des conséquences des essais nucléaires.
Chantal Minarii Galenon, vice-présidente, ministre des Solidarités, en charge de la famille, de la condition féminine, des personnes non autonomes et des relations avec les institutions.
Vannina Crolas, ministre de la Fonction publique, de l’Emploi, du Travail, de la Modernisation de l’administration, du Développement des archipels et de la Formation professionnelle.
Jordy Chan, ministre des Grands travaux, de l’Équipement, en charge des transports aériens, terrestres et maritimes.
Tevaiti Ariipaea Pomare, ministre de l’Économie, du Budget et des Finances, en charge des énergies.
Taivini Teai, ministre de l’Agriculture, des Ressources marines, de l’Environnement, en charge de l’alimentation, de la recherche et de ma cause animale.
Ronny Teriipaia, ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur, en charge de la culture.
Cédric Mercadal, ministre de la Santé, en charge de la prévention et de la protection sociale généralisée.
Nahema Temarii, ministre des Sports, de la Jeunesse, de la Prévention contre la délinquance, en charge de l’artisanat.