Pour le chef de l’exécutif polynésien, il s’agissait de donner un autre éclairage sur la situation réelle de la Polynésie française que celui véhiculé par les indépendantistes. « Depuis 35 ans, je milite pour une large autonomie de mon Pays. (…) Cette large autonomie nous a permis de bâtir nous-mêmes, avec nos médecins, nos plans de lutte contre la Covid-19 et d’apporter, à notre manière, notre réponse sanitaire, économique et sociale face à la pandémie » a t-il déclaré. Et d’ajouter plus tard : « Mon Pays, doté d’une autonomie financière, prend en main son destin et son développement économique et social. Il participe avec conviction aux enjeux régionaux et globaux communs. Aujourd’hui, mon peuple désire conserver ce statut particulier de large Autonomie au sein de la République française, statut qui nous confère suffisamment de compétences pour forger notre avenir comme bon nous semble. Nous sommes avant tout polynésiens, mais également français et européens (…) L’indépendance peut convenir à certains pays, et pas à d’autres. L’indépendance n’est pas la seule voie ou la voie miracle qui permet à un peuple d’être heureux. La dignité d’un peuple ne se construit pas nécessairement dans l’indépendance. D’autres voies sont possibles, et elles sont évoquées dans la Charte des Nations Unies. Aujourd’hui, chers membres de l’ONU, il faut accepter le fait démocratique que mon peuple n’a toujours aucun désir d’indépendance ».
Le président du Pays a également abordé la question du changement climatique : « Au-delà de la crise Covid, la Polynésie française est résolument engagée dans la lutte contre le changement climatique qui demeure la principale menace pour les îles du Pacifique et ses peuples. Notre objectif est d’atteindre une réduction de 50% de nos émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Pour cela, un Plan Climat-Air-Energie est mis en œuvre. Nous favorisons également la production, à grande échelle, d’énergie solaire pour nos iles. Nous nous sommes engagés en 2017, lors de la Conférence sur les Océans de l’ONU, à classer notre zone économique exclusive de 5 millions de km2, Te Tai Nui Atea, en Aire marine gérée ». Et celle de la pêche : « Nous interpellons l’opinion internationale afin que cessent les pêches illicites dans le Pacifique, et que cesse également la pêche à la senne ou l’utilisation de filets dérivants qui massacrent les ressources marines, notre patrimoine commun ».
Son allocution avait ainsi vocation à mieux expliquer la large autonomie polynésienne aux représentants des divers États qui siègent à l’ONU et qui ne connaissent pas la Polynésie française.
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Le président a renouvelé son invitation pour que l’ONU dépêche une mission en Polynésie française afin d’évaluer par elle-même la situation du Pays.