Le scénario de la première tentative le 17 février s’est reproduit et a vu s’opposer les deux courants du Front de libération national kanak socialiste (FLNKS), parti indépendantiste qui a pour la première fois la majorité dans le gouvernement depuis le début de l’accord de Nouméa (1998).
L’Union Calédonienne a présenté Samuel Hnépeune, jusqu’alors président du Medef NC, et l’Union nationale pour l’indépendance (UNI) a proposé Louis Mapou, actuel chef du groupe UNI-FLNKS au Congrès.
Chacun d’eux a recueilli 3 voix sur 11 lors de ce scrutin, qui nécessite une majorité absolue. Côté loyaliste, Thierry Santa (Avenir en confiance), président sortant, était lui aussi candidat et a obtenu 4 voix. Le seul membre du gouvernement issu de l’autre parti non indépendantiste, Calédonie ensemble (centre-droit), a voté blanc.
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Le FLNKS a fait chuter le gouvernement de M. Santa le 2 février dernier dans le but d’enrayer le processus de rachat de l’usine de nickel du brésilien Vale à un consortium avec le négociant suisse Trafigura, à laquelle il est fermement opposé.
Aucune date n’a été annoncée pour une nouvelle convocation du gouvernement par le haut-commissaire afin de tenter d’élire le président. Les indépendantistes ont indiqué qu’ils poursuivaient leurs « discussions pour arriver à un consensus ».
La Nouvelle-Calédonie est confrontée à une crise économique et budgétaire, en partie due aux déboires de la filière nickel. Former un gouvernement est important pour réussir à voter le budget 2021 avant le 31 mars, sous peine d’une mise sous tutelle de la collectivité par l’Etat. Mais l’enjeu le plus important pour les indépendantistes est l’organisation du troisième et ultime référendum sur l’indépendance, qui refermera l’accord de Nouméa, et devrait se tenir d’ici septembre 2022.
Les deux premiers, les 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020, ont été remportés par les partisans du maintien dans la République avec 56,7% des suffrages puis seulement 53,3%.
Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a appelé dimanche dans une tribune les élus de l’île à préparer ce qui prendra la suite de l’accord de Nouméa, quelle que soit l’issue du prochain referendum.
« Si, par trois fois, la Nouvelle-Calédonie confirmait son souhait de rester française, il conviendrait alors de lui donner un nouveau statut dans la République », a affirmé le ministre. « À l’inverse, l’indépendance sèche, sans préparation, apparaît insurmontable. Ses conséquences humaines, sociales, économiques seraient assurément désastreuses », a-t-il prévenu.