« Les échanges ont été francs et directs » confie l’Élysée. « Les élus avaient une liberté de parole, la capacité d’intervenir facilement devant le président, la Première ministre, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et le ministre délégué aux Outre-mer ». Ce rendez-vous s’est inscrit dans la suite de celui que le président avait déjà eu avec l’ensemble des élus des DROM, le 7 septembre 2022, suite à l’appel de Fort-de-France. Rendez-vous à l’issue duquel il s’était engagé à réunir un Comité interministériel aux Outre-mer, tenu en juillet dernier, et qui a donné lieu à l’annonce de 72 mesures.
« Les premières faites ont déjà pu être en œuvre » a assuré l’Élysée. « Les autres ont l’objet d’un suivi régulier au niveau des ministères, mais aussi dans des échanges avec les élus », ajoute-t-on.
La Nouvelle-Calédonie, « un sujet en soi »
Sur la question constitutionnelle, et alors qu’on pouvait croire que la réforme annoncée début octobre par Emmanuel Macron serait générale avec à la fois l’avenir institutionnel calédonien, la Corse et les Outre-mer, ce dernier a bien précisé aux élus que « la Nouvelle-Calédonie était un sujet en soi ». Pour autant, le président « a entendu » les attentes d’une évolution institutionnelle dans d’autres territoires, mais celles-ci ne seront pas concrétisées « dans le même calendrier que la Nouvelle-Calédonie », dont l’adoption d’un futur statut est fixée, par le chef de l’État, au premier trimestre 2024.
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Pour les autres territoires, le chef de l’État a annoncé le lancement, dès le mois prochain, d’une « période de consultation avec des experts mandatés » pour « rencontrer l’ensemble des élus, pour faire des propositions territoire par territoire ». Par « experts », l’Élysée entend « des personnalités qualifiées, avec une expérience politique et juridique et une connaissance des Outre-mer qui leur permette d’avoir un dialogue d’égal à égal avec les élus des différents territoires concernés et, en même temps, une vision politique de l’État pour justement travailler dans notre Constitution ». Les premiers retours de cette mission sont attendus début 2024.
« Concernant la Polynésie, aucun élu polynésien n’a pu parler avec le président de la République, a noté le député Tematai Le Gayic, mais ce que je retiens (…) c’est qu’il a parlé de la révision constitutionnelle, qui était le sujet majeur qu’attendait l’ensemble des élus des Outre-mer, il a dit qu’il n’y avait pas de tabou sur cette question, mais qu’il fallait qu’il y ait un consensus dans chacun des territoires pour qu’il y ait une évolution institutionnelle. »
Côté calendrier, les prochains rendez-vous sont fixés : un point d’étape du CIOM, vraisemblablement fin novembre, et pour la Nouvelle-Calédonie, un déplacement de Gérald Darmanin et Bruno Le Maire, pour le nickel, là aussi, en novembre. Un déplacement, initialement prévu en octobre, qui a été légèrement repoussé compte tenu de l’actualité internationale et nationale. Contacté par la rédaction, le ministre Philippe Vigier a confié sa satisfaction après cette réunion, soulignant « une méthode, une volonté et une ambition transpartisane où tout le monde a partagé sa pierre à l’édifice ». « Globalement, les élus souhaitaient cette séquence et ce moment » a-t-il aussi rappelé