La commune de Papara serait-elle en train de sombrer ? Plombée par une majorité fragile, la mairesse de Papara a assisté passive au conseil municipal de ce lundi, durant lequel a été voté le document d’orientation budgétaire — avec 16 voix contre 13. Une situation décriée par l’ancien maire actuellement élu de l’opposition, Bruno Sandras. « Sandras, il a été combien d’années ici ? Je l’ai laissé parler. Comme on dit, les chiens aboient, la caravane passe », déclare Sonia Punua pour justifier sa position en retrait.
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Pourtant, la situation bancale de la commune a de quoi inquiéter. Selon l’opposition, le montant de la dette de Papara s’élèverait à 152 millions de Fcfp. Bruno Sandras estime que la commune doit « de l’argent à Fenua Ma, au syndicat pour la promotion des communes, et à d’autres créanciers ». De son côté, Sonia Punua évalue l’ampleur de la dette à seulement 52 millions de Fcfp. Une situation due à des difficultés de recouvrement. Par ailleurs, l’ambiance à la mairie ne s’améliore toujours pas et plusieurs agents communaux sont actuellement en arrêt maladie… dont le directeur des finances, ce qui expliquerait les soucis de gestion du budget. Papara a dû débourser pas moins de 8 millions de Fcfp pour établir un audit des finances nécessaire pour établir le document d’orientation budgétaire validé ce lundi.
En pleine dégringolade, Papara risque une mise sous tutelle. Des problèmes financiers qui rappellent vaguement l’audit effectué il y a deux ans et qui devait déterminer la mise sous tutelle ou non de la commune. Une perspective qui ne semble pas préoccuper Sonia Punua et sa majorité. L’intéressée ne cache pas avoir rencontré à cet effet l’administrateur des îles du Vent, Guy Fitzer : « pas d’inquiétude pour être mise sous tutelle« , affirme-t-elle. « S’il faut y aller, on ira là ».
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« C’est simplement que d’autres personnes reprennent la main sur le pouvoir budgétaire de la commune et ce n’est plus le tavana qui exerce le pouvoir. C’est ça qui est dramatique » estime Bruno Sandras. « Il y a des tavana qui souhaitent la mise sous tutelle. Qui dit mise sous tutelle dit prendre des décisions difficiles et on laisse le soin au haut-commissaire de les prendre ».
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Depuis plusieurs mois, Sonia Punua doit composer avec une majorité minimum puisqu’elle dispose de seulement 17 élus contre 16 pour l’opposition. Une situation qui pourrait changer dans les jours qui viennent. Le prochain conseil municipal devrait apporter plus d’éclaircissements avec le vote du budget. Il se tiendra le 24 mars prochain.
Pour rappel, la mairesse a déjà retiré leurs délégations à trois de ses adjoints. « Ils ne perçoivent plus d’indemnités, ils ne signent plus d’acte, ne célèbrent plus de mariage », remarque Bruno Sandras. « C’est du jamais vu un tavana qui retire [ses délégations aux] premier, troisième et septième [adjoints] ». Avec une commune qui s’enlise dans les problèmes diverses, « ce qu’il s’est passé aujourd’hui n’est que la suite de ce qu’il se passe depuis plusieurs mois », juge Sandras.