TNTV : Vous étiez assez confiante ? On a vu que les résultats étaient très serrés, tout de même avec Pascal Haïti-Flosse.
Mereana Reid-Arbelot, députée de la 3e criconscription : « De toute façon, j’aurais été dans l’acceptation. À un moment, je me suis dit qu’éventuellement, ça n’allait pas le faire. J’étais en train d’envisager déjà quoi vous répondre, mais surtout ce que j’allais faire le lendemain.
TNTV : Tematai Le Gayic, Steve Chailloux et Tony Géros se sont exprimés. La responsabilité du gouvernement dans la défaite du Tavini est pointée du doigt. Partagez-vous ce point de vue ?
M.R-A : « Je ne dirais pas défaite du gouvernement, mais certainement un manque de communication et de lisibilité dans les actions. Le gouvernement du président Brotherson souhaite restructurer en profondeur le système. Forcément, les résultats concrets ne sont pas visibles par la population. Je pense que c’est effectivement une des causes des questionnements de la population par rapport aux élections législatives, qui finalement n’ont pas un grand rapport avec tout, même s’il y en a un » .
TNTV : Vous incarnez la force tranquille et modérée du Tavini. Vous le dites vous-même, vous êtes plus une technicienne qu’une politicienne. C’était votre atout pendant ce scrutin où il fallait rallier notamment les électeurs qui hésitaient ?
M.R-A : « J’essayais surtout d’être moi-même et d’être droite dans mes bottes. J’ai juste parlé avec mon cœur et surtout avec mes valeurs. Il n’y avait pas de calcul politique derrière » .
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TNTV : Vous allez donc repartir à l’Assemblée nationale avec deux collègues autonomistes issus de Amui Tatou. Qu’est-ce que ça va changer pour vous ?
M.R-A : « J’ai bien sûr un petit pincement au cœur de ne pas repartir avec mes deux collègues Steve et Tematai, avec lesquels j’avais formé un trio, somme toute complémentaire. Mais je suis très contente de partir avec Nicole et Moerani. Nous travaillerons ensemble sur les sujets qui nous rassemblent, tout simplement, et qui vont apporter le mieux pour la population polynésienne » .
TNTV : Les résultats de l’Hexagone sont tombés. Bonne nouvelle pour vous, le Front populaire est en tête, c’est le bloc dans lequel vous comptez siéger. Il n’y a par contre pas de majorité absolue. Comment réussir à vous faire entendre, à faire entendre la voix de la Polynésie dans cette configuration ?
M.R-A : « Bonne nouvelle, selon mes valeurs, pour la France. Je suis contente que la gauche soit majoritaire, même s’il n’y a pas de majorité franche qui se dégage des résultats. Je répondrai toujours de la même façon de savoir comment faire passer les dossiers. C’est par le travail, par la démonstration technique et argumentée que tel ou tel dossier est acceptable et accepté » .
TNTV : Et êtes-vous prête à vous allier avec le Centre droit républicain pour constituer éventuellement une majorité à l’Assemblée ?
M.R-A : « Je pense qu’on en parlera la semaine prochaine. Il y a pas mal de variables, de curseurs qui doivent être replacés. On doit aussi avancer nos pions (…) Pendant un an, j’étais dans le GDR, le groupe NUPES, et on a travaillé aussi avec des députés de Ensemble. Je n’ai pas eu de mal avec cela. Quand nos idées et nos valeurs sont respectées, il n’y a pas de problème » .
TNTV : On vous entend beaucoup sur l’ITR et sur le nucléaire. Au-delà de ces deux dossiers, à quoi comptez-vous vous attaquer à l’Assemblée nationale ?
M.R-A : « Il va falloir s’attaquer au PLF, au budget outre-mer notamment, avec tout ce qui est défiscalisation, avancer nos spécificités, essayer de se battre pour élargir les domaines de défiscalisation, pour aussi pouvoir aider le gouvernement à appliquer son programme (…) notamment mettre en valeur, par exemple pour le tourisme, les petites entités comme les pensions de famille ou les agriculteurs, faire redéployer le secteur primaire.. On va regarder tous les leviers qu’on pourra utiliser pour la défiscalisation nationale » .