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Première séance de la session administrative pour l’APF

(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Après une année 2020 privée de session administrative pour cause de Covid-19, les 57 représentants de l’assemblée ont pu ouvrir officiellement celle de 2021. Une assemblée qui n’a toutefois jamais arrêté ses travaux durant cette période critique. Une dynamique que Gaston Tong Sang a souhaité rappeler lors de son discours. « Depuis le mois d’avril 2020, 160 textes ont été adoptés à l’unanimité de nos votes, soit plus de 82 % des lois du pays, délibérations, ou avis soumis à notre suffrage ».

Le président de l’Assemblée a aussi évoqué la faiblesse des outils de contrôle de l’activité des collaborateurs de l’APF. Faiblesse qui avait été pointée du doigt par la Chambre Territoriale des Comptes en 2012 et 2018. Ainsi, différentes mesures seront prochainement débattues, telles que des dotations financières ou de mise à disposition de locaux.

Le Président du Pays a débuté son discours en accueillant, non sans une certaine satisfaction, son 37ème représentant au sein de la majorité à l’assemblée : Fernand Tahiata, maire de Tubuai, auparavant élu du groupe Tahoeraa. Après avoir dressé le bilan de l’année écoulée, fortement marquée par la crise Covid, Edouard Fritch a donné les orientations des prochains débats quitte à bousculer les codes, notamment du côté de l’administration territoriale.

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« Il est temps qu’on arrive au concret. C’est la raison pour laquelle j’ai annoncé une centaine de mesures d’ici la fin du mois et près de 1 000 mesures pour la fin de l’année. Je sens chez nos salariés de l’administration, je sens chez nos fonctionnaires une volonté aussi d’aller plus en avant » s’est exprimé le Président.

Parmi les futurs projets abordés, Edouard Fritch a pointé la nécessité du Pays de tendre vers la sécurité et l’autonomie alimentaire. Ainsi, afin de consolider les filières agricoles et de diminuer l’importation de produits pouvant être faits localement, il a été demandé au vice-président et au ministre de l’Economie de stopper les importations de lait de coco en boites et d’eau de coco en bouteilles. Par ailleurs, les filets de panga ne seront plus importés afin de soutenir les producteurs locaux.

Toujours dans une dynamique de soutien des productions locales, la récente loi sur « les marchés réservés ». Le but : garantir aux producteurs du Territoire l’écoulement de leur production. Une nouvelle loi sera aussi bientôt soumise à l’Assemblée. Celle-ci, portant sur la promotion des produits locaux dans la cantine, prévoit que les repas servis dans les établissements scolaires comprennent une part majeure de produits locaux.

Dernier point sur l’alimentation : un autre projet de loi de Pays sera prochainement présenté en Conseil des ministres. Le texte portera sur la création d’une banque alimentaire. Il devrait être ainsi plus facile de collecter et de distribuer les dons alimentaires auprès des épiceries solidaires et des organismes œuvrant en faveur des plus démunis.

Malgré un discours détaillant bons nombres de mesures pour 2021, l’opposition n’a pas été convaincu. Nuihau Laurey, représentant des Iles-du Vent, dit avoir constaté « un très long discours avec beaucoup de généralités ». « On nous parle de simplifications administratives mais ça fait presque 10 ans qu’on en parle ». Quant à Antony Géros, représentant du Tavini, il dit n’avoir pas été étonné par le discours du président Fritch sur les chiffres correspondant aux aides et accompagnements de l’Etat, lors de la crise sanitaire.

Enfin et pour conclure son discours, le président de la Polynésie a réservé une annonce aux représentants de l’Assemblée sur le nucléaire. Poussé selon lui par la quête de « vérité et de justice » des Polynésiens, le président Macron a proposé de créer une « Table Ronde de haut niveau ». Une Table que le Président de l’Etat « a souhaité présidé lui-même » selon Edouard Fritch. « Il veut que ça se passe à Paris. On va en parler en détails dans les jours à venir parce qu’il faut que nous nous organisions. Il faut que nous constituions ce tour de table parce qu’il sera bilatéral : une partie polynésienne et une partie, naturellement, des ministères de l’Etat« .

Des annonces qui laissent présager des débats animés. Ces derniers devraient s’étaler jusqu’en juillet, quelques semaines avant l’arrivée du Président de la république.

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