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« Refuser toute alliance par crainte d’être critiqué, c’est rester enchaînés », estime le Tavini

Le parti indépendantiste considère que son jeune élu "exprime une position respectable". Mais il estime aussi que "refuser toute alliance par crainte d’être critiqué, c’est rester enchaînés". (Photo d'illustration)

En préambule, le Tavini Huiraatira évoque le cas du Groenland, « un territoire autonome, riche en ressources, mais qui n’a pas les moyens réels de son indépendance » et qui « devient une proie », Donald Trump le convoitant.

« Washington ne se gêne pas pour le menacer, et personne ne bouge. Pourquoi ? Parce que dans ce monde, les territoires sans puissance propre ne comptent pas », écrit le parti indépendantiste.

Il revient ensuite sur récente tribune de Tematai Le Gayic, refusant toute alliance avec l’Azerbaidjan. Une « position respectable » pour le parti bleu et blanc, car « celle de la fidélité aux valeurs progressistes ».

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« Il -Tematai Le Gayic, Ndlr- refuse que notre combat pour l’indépendance soit associé à des régimes autoritaires, qui ne partagent ni notre histoire ni nos principes. C’est une position cohérente, car nous avons toujours défendu un modèle démocratique, juste et inclusif pour notre avenir », indique le Tavini.

Mais pour celui-ci, « refuser toute alliance par crainte d’être critiqué, c’est rester enchaînés aux bonnes grâces de ceux qui ont tout intérêt à nous garder sous leur coupe ».

Le parti indépendantiste cible ensuite Moerani Frébault qui, avec 90 autres députés, a signé une résolution pour dénoncer l’ingérence du régime de Bakou dans les outre-mer.

« Si le débat porté par Tematai est nécessaire, celui de Moerani Frébault est tout autre. Il n’est pas question ici d’un choix entre pragmatisme et valeurs. Il est question d’un opportunisme sans aucune vision », estime la formation présidée par Oscar Temaru.

« Ingérence ? Parce que des élus indépendantistes échangent avec un pays qui nous reconnaît comme des partenaires ? Ingérence ? Parce que nous décidons de ne plus être des spectateurs invisibles dans un monde où tout se joue sans nous ? », s’interroge le parti.

Selon lui, cette résolution « n’intéresse quasiment personne en métropole » et « n’existe que pour donner l’illusion d’une menace, et justifier un durcissement des positions face aux indépendantistes kanaks et polynésiens ».

« Pourquoi la Polynésie ne pourrait-elle pas, comme tous les États souverains, construire ses alliances librement ? (…) Oui, nous devons réfléchir à nos alliances avec prudence et éviter de nous retrouver instrumentalisés (…)  Non, nous ne devons pas nous laisser piéger par des postures de façade qui n’ont pour but que de nous maintenir sous contrôle (…) Nous devons nous méfier de ceux qui, sous couvert de nous défendre, ne font que répéter les consignes d’un pouvoir qui ne veut pas nous voir grandir », conclut-il.

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