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Reko Tika : l’association 193 pointe du doigt « l’attitude négationniste » de la délégation

(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

« C’est l’attitude ambivalente, négationniste, d’un bon nombre des membres de cette délégation […] qui a induit la décision de l’Association à ne pas se rendre à Paris », indique 193 dans son communiqué de presse. « Nous sommes sortis de cette délégation parce que [nous étions] peu convaincus par plusieurs membres de cette délégation, à se poser toujours la question « quelles sont les vraies victimes parmi toutes les victimes ? ». […] Avec des gens peu convaincus, on était pas intéressé à partir », a précisé le Père Auguste lors d’une interview.

Pourtant, l’association de défense des victimes des essais nucléaires avaient participé à plusieurs réunions préparatoires, en vue de la table ronde de haut niveau sur le fait nucléaire. Dans un communiqué, elle détaille les raisons qui l’ont poussé à se retirer de la délégation Reko Tika.

Ciblant directement Patricia Grand, présidente d’honneur de la ligue contre le cancer en Polynésie, l’association s’étonne du revirement de cette dernière sur l’éventuel impact cancérologique des essais nucléaires. Car « il aura fallu une table ronde avec le président de la République pour qu’enfin », la ligue contre le cancer « daignent voir un possible lien avec les essais nucléaires », pointe du doigt 193.

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D’autres membres de la délégation sont aussi visés, tel que Yannick Lowgreen représentant de l’association Tamarii Moruroa. 193 dénonce un représentant, « égal à lui-même avec sa demande de reconnaissance des vétérans moyennant une médaille« . « comment peut on concevoir de quémander d’être décoré pour avoir contribué à la fabrication d’engins de mort ? », écrit l’association dans son communiqué de presse.

Enfin, Joël Allain, le délégué coordinateur de cette mission, ne manque pas d’être également blâmé. Pour le Père Auguste, il aurait tenu des propos venant « alimenter le doute que beaucoup nourrissent, mettant le doute du côté des populations victimes, et défendant ainsi la cause de l’Etat ».

Mais l’homme d’église ne désespère pas et invite le Edouard Fritch à réitérer ses propos tenus lors des fameuses réunions préparatoires. « Il tenait des propos assez forts vis-à-vis de l’Etat qui, d’une certaine manière, a trop laissé perdurer cette histoire, en divisant les populations polynésiennes. Mais maintenant, j’aimerais dire au président Fritch d’assumer ses propos et de [les] dire en face du président Macron ».

Un président de la république également sollicité par Père Auguste, qui l’invite à endosser la responsabilité des essais, comme l’avait annoncé son ministre des Outre-mer lors de son passage sur le fenua : « on aimerait dire au président Macron « c’est le moment d’assumer, de tout assumer. Et d’être plus audacieux et courageux que tous les anciens présidents ». Comme il l’a dit, au sujet de la colonisation de l’Algérie, en disant que c’est un crime. Etant donné que le fait nucléaire est un fait colonial, qu’il le dise également que c’est un crime ».

Pour conclure son invitation presse, Père Auguste a convié la population le 2 juillet prochain à un sit-in de 6h00 à midi, sur le site du monument au morts de Papeete. Il a également annoncé la participation de l’association au grand rassemblement le 17 juillet prochain annoncé par Oscar Temaru. Il invite les maires des Raromatai, de Tahiti et de Moorea à se joindre au mouvement. Car selon les révélations du livre Toxique, l’ensemble de ces îles ont potentiellement été impactées par l’essai nucléaire Centaure, tiré un certain 17 juillet 1974…

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