Dans un communiqué intitulé « Aucune alliance, aucune tractation d’aucune sorte », le parti orange « entend faire une mise au point » concernant la résolution sur le nucléaire.
« Contrairement à ce qui a été dit, l’adoption de la résolution sur les atolls de Moruroa et Fangataufa par l’assemblée de la Polynésie française jeudi dernier, n’a fait l’objet d’aucune tractation ou accord avec l’UPLD », tient à préciser le Tahoeraa. « Il est mensonger et fallacieux de faire croire le contraire. A l’issue de la présentation de la résolution et des interventions des différents groupes politiques en séance, une suspension a eu lieu au cours de laquelle les groupes politiques de l’opposition (l’UPLD avec Oscar Temaru, Antony Geros et Richard Tuheiava, ainsi que l’ATP avec son président de groupe, Teva Rohfritsch), ont souhaité rencontrer le président de l’assemblée Marcel Tuihani, rapporteur du projet de résolution. Ils entendaient discuter ensemble des amendements qu’ils envisageaient de déposer, dans l’unique but de rechercher un consensus qui aurait permis à tous les groupes de voter cette résolution simplement parce qu’elle transcende les clivages politiques » selon le parti orange.
« Cette discussion s’est faite en toute transparence, puisque les différentes propositions ont ensuite été présentées au sein de la majorité en salle des commissions, avant d’être soumises au vote de l’assemblée à la reprise de la séance », écrit le Tahoeraa. « Cette discussion relève des échanges démocratiques que peuvent avoir les différents groupes sur une résolution, une délibération ou une loi de pays en cours de discussion, et elle n’a donc absolument rien à voir avec un quelconque accord de politique générale. Laisser croire qu’une alliance d’une autre nature aurait pu exister n’a pas d’autre objectif que de discréditer l’initiative et de tenter de diviser la majorité. »
« En revanche ne doit-on pas s’interroger sur les déclarations du président Edouard Fritch, qui est également président délégué du parti, à propos des élus qui ont voté contre la résolution. A leur sujet, il déclarait dans le journal du 29 novembre dernier : « Voilà au moins 13 élus qui ne seront pas exclus du Tahoera’a Huiraatira. Ils ne passeront pas en commission de discipline puisqu’ils respectent le programme du parti », faisant explicitement référence au précédent du conseil d’administration d’ATN. En faisant une telle comparaison, il laisse croire que le soutien des élus de la majorité à la résolution résulterait d’une entente avec l’opposition indépendantiste, ce qui est totalement faux. »
Le parti orange accuse le président du pays de semer le trouble : « De tels propos sont de nature à semer le trouble et la division au sein du parti. Oser un tel parallèle est une démonstration insidieuse. La volonté d’intégrer des élus de l’opposition au sein du conseil d’administration d’Air Tahiti Nui, que le Tahoera’a Huiraatira a dénoncé comme une alliance politique, et qu’à ce titre elle relève de la stratégie du parti, n’a strictement rien à voir avec le travail parlementaire. Ce dernier conduit les élus des différents groupes, en fonction des textes qu’ils examinent, à discuter et à s’entendre, uniquement animés par la volonté de trouver un consensus qui permette le vote le plus large, surtout lorsque celui-ci concerne tous les Polynésiens, comme c’est le cas des conséquences sanitaires et environnementales des essais nucléaires. Et c’est ce qui s’est passé jeudi dernier. A chaque séance de l’Assemblée, de nombreux textes sont d’ailleurs adoptés par la majorité et par l’opposition, sans que ce vote unanime ne soit le résultat d’une quelconque alliance. »
« Un demi siècle après l’acte de cession voté par la Commission permanente de l’assemblée, et dix-huit ans après l’arrêt des essais, cette question difficile et douloureuse de la restitution des atolls de Moruroa et Fangataufa et des conséquences sanitaires et environnementales des essais nucléaires doit enfin être débattue au sein de l’assemblée, et il était souhaitable qu’elle fasse effectivement l’objet d’un consensus.
Pour le Tahoera’a Huiraatira, l’Histoire doit être affrontée une bonne foi pour toute : on est dans le train ou on le regarde passer. Osons le dire : nous avons été abusés. Cette question est une affaire entre la Polynésie française et l’Etat, elle ne concerne pas les Nations Unies. D’ailleurs le groupe Tahoera’a Huiraatira à l’Assemblée a refusé d’intégrer les amendements par lesquels l’UPLD souhaitait confier l’expertise et l’évaluation du préjudice aux Nations Unies. Sa position n’a pas varié. Tout le reste n’est que manœuvre dilatoire. Comme ils l’ont toujours fait, le Tahoera’a Huiraatira et son président continueront de défendre les intérêts des Polynésiens », conclut le communiqué.