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Tensions et séance extraordinaire houleuse à l’assemblée

Les amendements du gouvernement concernant la convention pour le retour de l’Etat au financement du Régime de solidarité (RST) ont été adoptés ce jeudi matin en session extraordinaire de l’assemblée. Mais les débats se sont une nouvelle fois déroulés sous tension alors que la fracture au sein du Tahoeraa ne cesse de se creuser. « Ce qui n’est pas normal, et on le voit bien, c’est qu’une partie de la majorité ne soutient plus son gouvernement, sans le dire vraiment. Et donc, on assiste à des scènes de ménage internes au Tahoeraa. Ça fait longtemps que nous le dénonçons. Mais ce qui est grave aujourd’hui, c’est que c’est le Régime de solidarité des Polynésiens qui est pris en otage », déclarait Teva Rohfritsch, leader de A Ti’a Porinetia au micro de Tahiti Nui Télévision lors d’une suspension de séance. 

Une partie des élus de la majorité a voté contre l’un des amendements du gouvernement. « Pour le premier amendement, il ne nous était pas possible de voter favorablement parce qu’on n’avait pas la totalité du projet de la PSG (Protection sociale généralisée, NDLR). Quand on parle de démunis, qui on prend en compte ? Est-ce que ce sont toutes les personnes qui ont un revenu inférieur à 84 000 Fcfp ? On n’avait pas ce recul. Ils n’ont pas été capables de nous répondre », explique la représentante Tahoeraa Sandra Levy Agami. 

C’est finalement une nouvelle fois l’opposition, UPLD et A Ti’a Porinetia, qui a soutenu le gouvernement d’Edouard Fritch. Sur ce soutien, plutôt paradoxal, la représentante Sandra Levy Agami estime que « l’opposition a joué son rôle politique pour faire en sorte de montrer qu’à l’assemblée, nous étions en minorité sur cette question. Ça fait partie du jeu démocratique : chacun a le droit de s’exprimer. Dans notre groupe, certains ont changé d’avis entre temps, ça leur appartient. »

Pour Richard Tuheiava, représentant UPLD, « le moins que l’on puisse dire c’est qu’on ne sait plus où la majorité, désormais, se place. La grande actrice de ce matin, ça a été l’opposition. Il faut saluer l’opposition, A Ti’a Porinetia, et l’UPLD. Une partie de l’ancienne majorité Tahoeraa, également, qui a su dépasser ces clivages. Mais c’est quand même désolant d’arriver à ce type de situation en pleine séance publique, devant tout le monde ».

Face aux tensions dans les débats, le président du Pays a explosé : « Faisons simple comme disais notre ministre (de la Santé NDLR) tout à l’heure. Nous avons 4 milliards de déficit pour le RST. On va cracher sur les 2.4 milliards qu’on va nous donner ? Parce que, ce que vous êtes en train de préparer là, c’est l’échec de la signature ! (…) Aujourd’hui, nous avons une urgence, c’est le RST. La deuxième urgence, c’est la refonte du système de protection sociale généralisée (PSG, NDLR). J’espère qu’on va réussir. À l’époque, on a essayé de lancer cette machine. On a eu des difficultés. Qu’est-ce qu’on va faire ? On va encore reporter à 5 ans ? À ce moment-là, nous serons tous en faillite ! « , a-t-il déclaré. « C’est nous qui demandons à l’État de nous venir en aide. Ce n’est pas l’État qui vient frapper à notre porte. C’est nous qui sommes allés chercher de l’argent. Montrons au moins qu’on est conscients qu’il faut des obligations. Il faut que nous fassions des efforts », a poursuivi le président du Pays, faisant référence aux engagements demandés par l’Etat pour l’obtention de la seconde partie de la subvention de 2015 pour le RST. 
Pour conclure sa déclaration-choc, le président du pays a déclaré : « si ces amendements ne sont pas adoptés, je ne prends pas l’engagement sur la signature de cette convention. Je veux bien me battre, mais il y a des limites ». 

 

Teva Rohfritsch, leader de A Ti’a Porinetia

Sandra Levy-Agami, représentante Tahoeraa à l’assemblée de la Polynésie

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Richard Tuheiava, représentant UPLD à l’assemblée de la Polynésie

Edouard Fritch, président du Pays

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