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Teva Rohfritsch : « Il est important qu’on ramène plus de solidarité dans notre Pays »

(Crédit Phot : TNTV)

Teva Rohfritsch : « Il est important qu’on ramène plus de solidarité dans notre Pays »

TNTV : En matière de fiscalité, vous proposez une baisse des taxes, une suppression de la TVA sociale mais cela génère une baisse des rentrées d’argent dans les caisses du Pays. Comment compenser cela?

Teva Rohfritsch : « Nos entreprises doivent faire face à des charges qui augmentent, c’est pour cela que le Pays doit faire un effort au travers de sa fiscalité. Il y a 21 milliards de Fcfp de réserve qui ont été accumulés en seulement 2 ans dans les caisses du Pays. Cela, c’est hors la taxe CPS. Cette taxe, on nous parle d’un rendement de 9 à 12 milliards. Cela veut dire qu’on aurait plus de 30 milliards qui auraient été accumulés, mais ce sont toujours les mêmes qui payent. Il faut s’attaquer aux sources du déficit de la PSG, c’est à dire soutenir la création d’emplois. Nous avons entre 3 et 5 milliards pour les CAE (emplois aidés, ndlr) que nous souhaitons transformer en mettant ces jeunes dans les entreprises et en les portant au SMIG pour qu’ils puissent cotiser aussi. Il ne faut pas aller dans la facilité de taxer notre population, parce que quand on taxe de cette sorte, on va taxer ceux qui n’ont pas de boulot aussi » .

TNTV : Défendez-vous l’idée d’alléger la fiscalité indirecte au profit d’impôts plus directs, ciblés en fonction des revenus des uns et des autres?

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Teva Rohfritsch : « L’impôt sur le revenu, ça coûte cher. On voit ce qui a été fait en Calédonie, les résultats ne sont pas probants. Par contre, c’est vrai qu’il faut aller chercher l’argent là où il a été accumulé. Nous allons demander à nos grands acteurs économiques de participer à cet effort de solidarité. Nous allons réunir une grande conférence fiscale pour mieux répartir l’effort fiscal au sein de notre population, parce qu’on ne peut pas « taper » sur les petits pour pouvoir remplir les trous. Il y a des grosses transactions qui se font en ce moment. Il est important qu’on ramène plus de solidarité dans notre Pays. Si je suis président demain, j’irai moi même les rencontrer pour qu’on mette ça en place. Nous pousserons le mécénat d’entreprise. Nous sommes prêts à faire de la défiscalisation directe des entreprises s’ils investissent dans nos associations, que ce soit la cause animale, la lutte contre l’obésité, contre le tabac… Il faut arrêter de défiscaliser pour les grands hôtels et aider notre population » .

TNTV : Vous dites vouloir accélérer le sorties d’indivision. On sait que ces problématiques sont anciennes, quiet les conflits et les mésententes peuvent durer des décennies. Avez-vous une recette miracle?

Teva Rohfritsch : « Non bien sûr, nous ne sommes pas magiciens. Par contre, il faut aller regarder ce qui se fait ailleurs. Je suis un peu inquiet sur les dispositifs actuels. Je pense que nous devons pousser pour les métiers de généalogistes successoraux, de niveau Bac + 3, pour qu’on ait la chance de sortir de l’indivision en ayant des actes qui soient reconnus par le tribunal et les notaires. Nous souhaitons aussi proposer des baux pour ceux qui ne veulent pas vendre et souhaitent louer sur une période de 35 ans par exemple. Cela, de manière à ce que les enfants ou les petits enfants, lorsqu’ils sont arrivés à maturité, décident de la destination de leur patrimoine où de renouveler ces locations. Nous souhaitons aussi que le Pays montre l’exemple, puisque c’est le plus gros propriétaire terrien. Il faut libérer le foncier pour l’habitat et l’activité, faire en sorte d’ouvrir de nouveaux champs à l’urbanisation » .

TNTV : Sur les retraites, vous proposez un départ à 62 ans avec ou 38 années de cotisation. Pouvez-vous nous préciser l’importance de ce ou ?

Teva Rohfritsch : « C’était la dernière réforme menée par Édouard Fritch, et nous n’avons pas été d’accords sur le sujet. Il faut remettre ce ‘ou’ : à l’époque, c’était 60 ans ‘ou’ 35 ans de cotisation, puis on est passés à 32 ans ‘et’ 38 ans, ce qui fait que quelqu’un qui commence à 18 ans, à 56 ans, il ne peut plus prendre sa retraite. On lui demande de cotiser 44 ans, c’est plus dur que la réforme en métropole. On sait bien qu’il y a une espérance de vie plus courte ici. Et puis, il faut redonner du temps aux familles après la covid. Laissons partir nos anciens, ça créera du boulot pour nos jeunes qui arrivent » .

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