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Tevaiti Pomare : « Nous allons continuer à travailler pour faire baisser les prix »

Le ministre de l'Économie, du Budget et des Finances, était l’invité du journal de TNTV, dimanche soir. (Crédit: TNTV)

Tevaiti Pomare : « Nous allons continuer à travailler pour faire baisser les prix »

TNTV : En raison du Fonds de régulation du prix des hydrocarbures, les tarifs à la pompe ne correspondent pas à la réalité des cours mondiaux. Est-ce un souci économique ou une volonté politique de ne pas appliquer la réalité des prix ?

Tevaiti Pomare : « Le FRPH est un dispositif de stabilisation des prix. Il existe depuis 1997. Le gouvernement l’utilise pour lutter contre la cherté de la vie et soutenir le pouvoir d’achat. Depuis août dernier, nous avons baissé le prix à la pompe. Nous continuons à soutenir ce prix pour accompagner les Polynésiens. Aujourd’hui, c’est notre priorité ».

TNTV : A combien s’élève aujourd’hui le FRPH ?

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Tevaiti Pomare : « Le niveau du FRPH va s’estomper d’ici au mois prochain, mais nous aurons un collectif pour venir l’abonder ».

TNTV : Il va donc falloir le réalimenter ?

Tevaiti Pomare : « C’est ce qui se fera le mois prochain ».

TNTV :  Vous avez déposé un amendement à l’assemblée pour obtenir la rétroactivité de la loi fiscale. L’opposition dénonce la fragilité juridique de ce texte. Elle a déposé un recours devant le Conseil d’Etat. Qu’en est-il selon vous ?

Tevaiti Pomare : « Je rappelle que l’opposition est la première à avoir proposé la rétroactivité de la loi dans les médias. Elle a aussi déposé 3 amendements en faveur de la rétroactivité la veille de la séance plénière et les a retirés en séance. Donc, c’est de la politique politicienne que je ne partage pas. Nous, nous pensons que nous avons entendu les entreprises et les ménages qui ne souhaitent pas être impactés par les effets de l’annulation de la loi. Les entreprises et les ménages veulent plus de stabilité et de visibilité, c’est pour cela que nous avons opté pour la rétroactivité ».

TNTV : Si le Conseil d’État décide d’annuler à nouveau la loi fiscale, quelles seront les conséquences ?

Tevaiti Pomare : « Nous sommes confiants sur ce point puisque nos juristes, comme ceux du haut-commissariat, pensent que cela tient ».

TNTV : Le Medef a, lui aussi, déposé un recours. Comment analysez-vous cette situation ?

Tevaiti Pomare : « Certaines entreprises du Medef comme d’autres de la CPME ne sont pas pour le recours. Je pense qu’aujourd’hui, il faut avancer. On a perdu trop de temps et trop d’énergie. Ce n’est pas un recours qui va nous permettre de développer notre économie, de créer de la valeur ajoutée et des emplois. Et ce n’est pas un recours qui va nous permettre de lutter contre la cherté de la vie. Il faut avancer aujourd’hui. On doit construire ensemble ».

TNTV : Mais le budget est-il fragilisé ?

Tevaiti Pomare : « Le budget n’est pas fragilisé. D’ailleurs, le Conseil d’État a noté que l’impact ne serait que de l’ordre de 1%. Il n’y a pas de souci à se faire à ce sujet ».

TNTV : Le Medef dit avoir fait plusieurs recommandations qui n’ont pas été prises en compte. Est-ce vrai ?

Tevaiti Pomare : « J’ai entendu le Medef comme les autres entreprises et la population. A un moment donné, on prend une décision pour l’intérêt général. Il y aura encore des concertations cette année. Il y aura aussi une prochaine loi fiscale à la fin de l’année. Une loi fiscale est évolutive, donc on a le temps de s’entendre à nouveau ».

TNTV : Concernant la lutte contre la vie chère, Moetai Brotherson a indiqué qu’il y avait un train de mesures en préparation. De quel ordre sont-elles ?

Tevaiti Pomare : « On a agi rapidement avec la suppression de la TVA sociale, ce qui a permis de stabiliser l’inflation puisqu’elle est passée de 8,5% à 0,6% en décembre dernier. La première action, c’était de lutter contre la flambée des prix. D’autres actions viendront parce que nous avons une feuille de route. Nous aurons des concertations pour des accords de modération sur les prix avec les acteurs économiques : les importateurs et les distributeurs. Nous pensons aussi créer un nouveau dispositif de prix sur les produits exonérés, de manière à encadrer leurs marges, car aujourd’hui, il existe des produits exonérés qui sont commercialisés avec plus de 300% de marges. C’est antiéconomique et inadmissible ».

TNTV : Savez-vous quand ces mesures seront mises en application ?

Tevaiti Pomare : « Il y a des annonces qui seront faites à court terme, dans ces prochains jours et d’autres viendront dans les prochains mois. Le jeu de la concertation fait que cela prend plus de temps ».

TNTV : Le président du Conseil d’administration de la CPS a évoqué l’idée d’augmenter les cotisations salariales pour rattraper le déficit dû à la suppression de la TVA sociale. Êtes-vous en phase avec lui ?

Tevaiti Pomare : « Ce n’est pas le choix que nous avons fait l’année dernière puisque malgré la suppression de la TVA sociale, nous avons maintenu les cotisations qui existaient. D’ailleurs, le gouvernement est même venu abonder de 3 milliards de plus le fonds du FPSU pour soutenir le financement de nos besoins sociaux ».

TNTV : Cela fera bientôt 300 jours que vous avez la charge de l’économie du Pays. Que répondez-vous à ceux qui estiment que rien n’a été fait pour compenser la suppression de la TVA sociale ?

Tevaiti Pomare : « J’ai annoncé dès le mois de juillet que l’on ne comptait pas sur une fiscalité nouvelle pour compenser la TVA sociale. J’ai aussi annoncé que c’était la croissance économique qui allait venir financer nos besoins sociaux. Je suis toujours sur cette même dynamique. Je pense qu’il faut développer notre pays. Cette semaine, nous avons adopté l’arrêté d’application pour la défiscalisation pour développer de nouveaux projets réalisables pour notre pays, pour le tourisme, l’économie numérique, l’agriculture, le secteur primaire et la transition énergétique ».

TNTV : Comment expliquez-vous que la vie soit toujours aussi chère ?

Tevaiti Pomare : « La vie est chère en Polynésie depuis toujours. Ce n’est pas une nouveauté. C’est une dure réalité pour les Polynésiens. Les prix avaient augmenté de plus de 10% avant notre arrivée. On a stoppé cette flambée des prix en maîtrisant l’inflation et nous allons continuer à travailler pour faire baisser les prix. D’ailleurs, nous soutenons les prix à la pompe pour qu’au quotidien cela coûte moins cher aux Polynésiens. Et nous sommes aussi venus bloquer les prix de l’électricité puisqu’il était convenu avec l’ancien gouvernement que les prix augmentent de 7% tous les 6 mois. Si nous n’avions rien fait, les prix de l’électricité seraient de près de 20% plus chers aujourd’hui ».

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