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Unesco : Les hakaiki boycottent la visite de la vice-présidente au fenua Enata

Joseph Kaiha (Crédit Photo : TNTV)

Vendredi, les six maires des Marquises ont exprimé, dans une lettre ouverte, leur « profonde consternation » après le retrait, par l’Assemblée de Polynésie, du projet de résolution pour soutenir le classement de l’archipel par l’UNESCO. Lettre dans laquelle la CODIM évoque la « mise en péril de la confiance » dans la parole du Pays.

À deux mois de l’annonce de la décision de l’UNESCO, les hakaiki considèrent que « le dossier est urgent » et que « la décision du pays ne peut pas attendre plus longtemps » .

Interrogé par téléphone, Joseph Kaiha, maire de Ua Pou, déclare : « Véritablement, on a été pris au dépourvu par rapport à la décision prise par la majorité Tavini Huira’atira  en sa séance du jeudi 25 avril. On ne comprend pas les raisons qu’ils ont mis en avant, le fait qu’une partie de la population ne serait pas assez informée par rapport à notre dossier de l’UNESCO » .

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Il ajoute : « Il y a eu énormément de travail de terrain qui a été mené dans toutes les vallées des îles Maltises, de toutes les six îles de l’archipel, des réunions d’informations, des réunions de communication, d’explications. (…) Ce travail a été mené en long et en large par les experts aussi bien du pays, également l’apport des services de l’État. (…) Les piliers culturels de chaque île des Marquises ont été désignés pour mener ce travail de proximité auprès de la population » .

« Il y avait un bureau d’accompagnement dans ce dossier de l’UNESCO qui était là, avec un coordonnateur, un chef de projet, justement pour accompagner les ambassadeurs sur le terrain. Alors, cette décision de l’Assemblée nous a vraiment mis dans une situation d’incompréhension et je dirais même de manque de confiance par rapport à tout ce travail qui a été mené » , poursuit-il.

Joseph Kaiha se dit en colère et déplore une démarche qu’il qualifie de politique. Pour lui, « tous les éléments importants de ce dossier ont été communiqués à la population marquisienne. Il n’y a que les élus de l’Assemblée qui ont besoin d’être informés de ce dossier-là. Alors, que ça fait un an qu’ils sont au pouvoir ! , déplore-t-il. Nous avons rencontré également notre ministre en charge de la culture, la vice-présidente Eliane et nous avons eu des relations vraiment très cordiales de compréhension et de travail pendant tout ce temps, mais la décision du 25 avril a été vraiment une décision pour nous incompréhensible » .

La vice-présidente est justement attendue dès mardi à Ua Pou.

« J’ai reçu cette information-là, non pas d’une manière officielle, mais passée par un référent culturel du ministère » , indique Joseph Kaiha. Elle passera ensuite par  Nuku Hiva et sillonnera l’archipel avec l’Aranui. « Je ne serai pas là pour accueillir notre vice-présidente » , explique le 2ème vice-président de la CODIM. « Cette délégation-là va sillonner les marquises pour quelques heures, d’île en île, alors que ça fait depuis 2017 que nous avons mené le travail sur le terrain. Qu’est-ce qu’elle va pouvoir récolter en quelques heures à Ua Pou, dans une réunion à 17h ? Je ne sais même pas combien de personnes vont assister à cette réunion, 3, 4, 5, 100, je n’en sais rien. En tous les cas, je ne serai pas là pour assister à cette réunion, c’est une question d’éthique et de dire que mon travail en tant que maire avec ma population, c’est terminé » . 

Et de conclure : « Je me trompe peut-être mais je pense que l’UNESCO va se passer de l’avis de l’Assemblée de Polynésie. Pour moi, le dossier est déjà dans la chambre de décision de l’UNESCO. Et au mois de juillet, nous comptons, avec les six maires des Marquises, être présents pour la présentation finale à New Delhi » .

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