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Vaccins covid-19 : pour Oscar Temaru, « il y a des possibilités, il faut aller voir ailleurs » qu’en France

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Vaccins covid-19 : pour Oscar Temaru, "il y a des possibilités, il faut aller voir ailleurs"

TNTV : Vous dites que le Pays doit directement passer commande auprès des laboratoires sans passer par la France ou l’Europe. La santé est de sa compétence. Pourquoi selon vous, Edouard Fritch ne prend pas cette responsabilité ?
Oscar Temaru : « Voilà, il y a quinze jours, j’ai appris (…) que bientôt on allait manquer de vaccins et que, on attendrait que ça arrive de Paris. Quand ? On n’en sait trop rien. On est dans l’expectative sans trop savoir où est-ce que nous en sommes. Et là je me suis posé des questions. Il n’y a pas à faire « cocorico » avec notre santé. La santé, c’est un problème mondial. On a 7 milliards de personnes à vacciner. Il faut voir ce qui se passe dans le monde. Et ça c’est un droit qui est reconnu à tout le monde. On sait ce qui se passe dans ce monde : la Chine a été un des premiers pays à fournir des vaccins, sinopharm. Et quand on sait que les possibilités qu’ils ont en Chine de pouvoir faire des recherches. Avant de sortir un vaccin, il faut d’abord faire des expériences sur les animaux, sur les êtres humains. Il n’y a pas un pays au monde comme la Chine qui a autant de possibilités et de facilités pour faire des recherches. C’est pour ça que je dis qu’il y a la Sinopharm. Il y a également Spoutnik qui est reconnu dans le monde. Alors si on manque de vaccins en France, la France ne produit pas elle-même de vaccins, elle est obligée de passer par Bruxelles et on sait ce qu’il y a derrière tout ça. Il y a les Big pharma, les grandes entreprises, c’est une grosse affaire financière. Notre santé, on ne doit pas s’amuser avec notre santé. C’est pour ça que nous intervenons, pour dire à monsieur Edouard Fritch : ‘retirez votre camisole’. On nous reconnait depuis le décembre dernier, après l’intervention de l’Etat, l’assemblée générale des Nations Unies nous reconnait ce droit de souveraineté dans notre pays, sur la santé également. C’est quelque chose de primordial. Il y a des possibilités, il faut aller voir ailleurs. »

Mais avons nous les moyens de financer ?
« La Chine a déjà annoncé. Elle est déjà en train de distribuer gratuitement dans les pays africains, un peu partout dans le monde. Elle est prête. Il y a d’autres pays qui peuvent le faire. »

On parle de « cocorico » avec la santé des Polynésiens. Ce sont les propos que vous avez tenus ce matin (vendredi, NDLR). Vous estimez que la France joue avec notre santé ?
« C’est inadmissible que notre santé soit décidée à 20 000 km de chez nous. Nous devons assumer notre responsabilité. Il y a des moyens de prévention à mettre en place. Je dis également qu’il y a un gros travail d’information, d’éducation au niveau de notre population. Renforcer notre système immunitaire, on n’a pas besoin de Paris. Il y a tout ce qu’il faut chez nous pour pouvoir le faire. Des exercices à faire, faire attention à la nutrition. C’est facile, c’est à la portée de tout le monde. Quand on voit les dégâts que ça fait. Depuis l’année dernière, depuis le mois de mars, jusqu’au prochain mois de mars, on va approcher les 150 décès dus à la covid. Et quand on sait qu’annuellement il y a aux alentours de 1500 décès, ça veut dire qu’il y a plus de 1300 personnes qui meurent tous les ans de maladies cardio-vasculaires, tension artérielle (…) et tout ça ce sont des pathologies qu’on peut tout à fait soigner avec des moyens naturels. Mais ça, ça ne marche pas dans le système conventionnel. Et moi je suis prêt à relever ces défis là. C’est prouvé scientifiquement qu’on peut le faire. »

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Allez-vous vous faire vacciner, vous Oscar Temaru ?
« Je me fais vacciner tous les ans contre la grippe… Et on est obligés de se faire vacciner, parce que je dois me déplacer. (…) Je dis que le monde entier fait des recherches. Les scientifiques, les experts et tout ça pour pouvoir lutter contre cette pandémie. Et il faut que tout le monde participe. Et s’il n’y a pas ces moyens là en France ou en Europe, il faut aller chercher ailleurs. »

Dans un tout autre domaine Oscar Temaru, vous avez été débouté de votre recours contre le procureur de Papeete Hervé Leroy pour atteinte à la présomption d’innocence dans l’affaire Radio Tefana. Vous vous y attendiez ?
« Oui oui je ne suis pas surpris du tout. Cette affaire est passée au tribunal de première instance. J’avais été condamné et j’ai fait appel. Et quand on fait appel, cette condamnation tombe. Donc je ne suis pas un homme condamné. Et là j’ai entendu après dans les médias, monsieur le procureur dire que j’étais condamné. C’est pour ça que j’ai déposé cette plainte. Ils ont leur interprétation. Nous allons faire appel de cette décision. On en va pas lâcher. »

Dernière question : en Nouvelle-Calédonie les indépendantistes sont en bonne position pour prendre la présidence après la chute du précédent gouvernement lors de la démission de deux des cinq membres indépendantistes. Comment réagissez-vous ?
« Je l’ai déjà dit suite au deuxième référendum : quand on fait les analyses des derniers résultats de ces deux référendums, on voit très bien qu’à 95% le peuple kanak souhaite retrouver sa pleine souveraineté, son pays. C’est le peuple kanak qui a été colonisé. Je dis à l’Etat français, encore une fois : il faut mettre les structures en place, organiser des élections pour élire un président de ce nouveau pays. Et qui sait, c’est peut-être un tahitien qui sera élu président. Ça sera le 194e état souverain dans le monde. Ainsi va le monde. Si on veut parler de développement économique, si on veut parler de relations, de coopérations internaitonales, il faut nous ouvrir sur le monde et le monde doit s’ouvrir à nous. »

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