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Vidéos – Radio Tefana : réactions en cascades après la garde à vue de Temaru

En vidéo, la réaction d’Oscar Temaru à sa sortie de garde à vue

Jeudi l’ancien PCA de Radio Tefana, Vito Maamaatuaiahutapu, l’actuel PCA, Heinui Le Caill, et le maire de Faa’a, Oscar Temaru étaient convoqués à la section de recherche de la gendarmerie dans l’enquête sur Radio Tefana. 

Le leader du Tavini, Oscar Temaru est ressorti après 12 heures de garde à vue. « Il n’y a pas eu de détournement de fonds à Radio Tefana » a-t-il lancé, acclamé et accueilli par les champs des militants du Tavini.  Il a ajouté ensuite, à propos du travail des gendarmes : « C’est des professionnels, ils ont fait leur boulot. »

Le maire de Faaa et les deux (ancien et actuel) président de l’association Te Reo O Tefana sont soupçonnés de détournement de fonds publics et de prise illégale d’intérêt pour avoir utilisé radio Tefana à des fins politique. Le parquet a réactivé l’enquête suite à une plainte d’Edouard Fritch. Le maire de Pirae lui-même avait été condamné en 2016 dans l’affaire de Radio Maohi.
 

> Un « assassinat politique »

Jeudi dans la soirée, le Tavini publiait un communiqué de presse dans lequel le parti dénonçait un « assassinat politique » de son leader. Le parti indépendantiste comparaît le sort d’Oscar Temaru a celui de Pouvanaa a Oopa. « Pour avoir appelé son peuple à voter NON au référendum de 1958 et contrecarrer ainsi la décision du Général de Gaulle de doter l’Etat français de l’arme nucléaire, notre metua Pouvanaa a Oopa a été victime d’un complot d’Etat en 1958, condamné à l’emprisonnement et à l’exil en France pour une durée de 15 ans. Le 2 octobre 2018, M. Oscar Temaru déposait une communication pour crimes contre l’Humanité auprès du Procureur de la Cour Pénale Internationale de La Haye (…) Il ne fait aucun doute que l’annonce de cette communication pour crimes contre l’Humanité devant la 4ème Commission des Nations Unies en charge des questions de décolonisation,(…) a été vécue par l’Etat français et le gouvernement du Président Macron comme une humiliation intolérable faite à la « Patrie des droits de l’homme » sur la scène internationale. »

> Les autorités réagissent

Se sentant attaqué, le haut-commissaire René Bidal a répondu personnellement dans un communiqué publié ce vendredi : « Je prends acte et désapprouve la mise en cause réitérée de l’État par le parti Tavini Huiraatira qui vient, encore aujourd’hui, de s’exprimer par le biais d’un communiqué. Je regrette cette posture qui diffuse l’idée d’un « complot » à l’encontre d’un homme.(…) Nous ne sommes pas à l’époque des pleins pouvoirs au Général de Gaulle, période à laquelle les communiqués du Tavini nous renvoient sans cesse, faisant des raccourcis historiques de circonstance. (…) Quand bien même il en aurait le pouvoir (hypothèse qui renverrait à une période depuis longtemps révolue et qui n’est pas celle des temps modernes où l’indépendance des juges est scrupuleusement surveillée et parfaitement défendue par la Justice elle-même) quel intérêt l’État trouverait-il, tout aussi promptement, à s’acharner contre Monsieur Oscar Temaru jusqu’à vouloir, selon les mots employés, sa « mort politique » ? », se demande le haut-commissaire. 

Le procureur de la République Hervé Leroy a, quant à lui, tenu à préciser au cours d’une conférence de presse que « le calendrier de cette enquête n’a été dicté que par la nécessité d’y mettre un terme compte tenu du délais écoulé depuis le début de son ouverture. Il n’y a pas d’autre motif. Je n’ai pas reçu d’instruction de qui que ce soit ni d’où que ce soit pour faire ce qu’il m’appartenait de faire. »

 

En vidéo, Hervé Leroy, procureur de la République

Le procureur a détaillé l’historique de l’affaire Radio Tefana. C’est suite à un contrôle en 2009 de la chambre territoriale des comptes qu’une enquête préliminaire pour détournements de fonds publics et prise illégale d’intérêt a été ouverte en avril 2014. 
Hervé Leroy explique que l’audition d’Oscar Temaru, Vito Maamaatuaiahutapu, et Heinui Le Caill, avait pour but de déterminer notamment « les conditions et les motifs qui ont présidé à l’attribution de subventions communales conséquentes et à la mise à disposition d’employés municipaux : 7 puis 2 sur la période 2009-2017 ». Le procureur dévoile le montant de ces subventions : 110 660 000 Fcfp de 2010 à 2013 et 81 850 000 Fcfp de 2014 à 2017. La masse salariale pesant sur la commune a été de 80 713 569 Fcfp concernant les 7 employés municipaux détachés à la radio de 2009 à mai 2017 et de 72 944 670 Fcfp d’octobre 2009 à mai 2017 pour 2 employés municipaux sédentarisés à la radio après réintégration en février 2010 des 5 autres agents dans les services municipaux. 

L’enquête est terminée. C’est désormais au procureur de décider de la suite à y donner : soit un classement sans suite, soit un renvoi directement au tribunal correctionnel.

 

Rédaction web 
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