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Woullingson Raufauore : je suis « autonomiste, et je le suis encore plus qu’avant »

Le maire de Maupiti, Woullingson Raufauore, à l'origine du mouvement, dénonce l'attitude du président Cyril Tetuanui Archives Tahiti Nui Télévision

Woullingson Raufauore

Tavana, vous rempilez pour un second mandat à Maupiti. Avec près de 50% des voix, il vous aura pourtant fallu passer le deuxième tour pour affirmer votre titre de tavana. Comment analysez-vous la situation ?
« Vous savez, une élection n’est jamais gagnée d’avance, effectivement. Il y a eu quand même pour la petite histoire, 5 listes au premier tour à Maupiti, c’est la première fois. Et au second tour, il y a eu 3 listes donc c’est du jamais vu. Comme je disais, l’élection n’est jamais gagnée d’avance. On a pu travailler partout comme les autres listes d’ailleurs. Et je vois que ça a porté ses fruits. On a une bonne équipe quand même. J’ai une bonne équipe de campagne qui était derrière moi, tous unis et soudés. Ça y fait beaucoup et le résultat est là aujourd’hui et donc il va falloir travailler ensemble pour les affaires communales qui arrivent à grands pas. »

Justement, sur quoi avez-vous basé votre programme pour cette nouvelle mandature ?
« Il y a deux projets essentiels sur lesquels il va falloir se pencher : le schéma directeur de l’eau potable et le centre d’enfouissement technique qui est de la compétence de la communauté de communes de Hava’i dont nous faisons partie. Les discussions avancent bien. Doucement quand même parce que le problème du foncier comme vous le savez, ce n’est pas évident. Il va falloir convaincre les propriétaires, chose qui n’est pas facile du tout. Et avec les associations environnementales qui existent, c’est encore beaucoup plus compliqué. »

Six ans c’est suffisant pour réaliser ces projets ?
« On n’a pas le choix, parce que la date limite c’est 2024, donc c’est demain. On n’a pas le choix. Il va falloir activer à grands pas et il faut travailler dès maintenant, fort et dur. »

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Une question politique : vous êtes affilié au Tahoeraa Huiraatira. Gaston Flosse sur notre plateau, s’est auto-proclamé souverainiste en prônant le statut d’Etat souverain associé à la France. Vous avez été surpris par ces déclarations ?
« Surpris non, parce que le président Gaston Flosse a une ligne de conduite et donc il faut laisser parce qu’il sait ce qu’il fait. Maintenant, est-ce que cela va aboutir dans les jours à venir ? En tout cas lui, c’es son objectif. Nous les tavana, on en est pas encore là, on n’en a pas encore discuté. Il faut laisser le temps au temps et on verra bien ce qui va se passer. »

Vous restez autonomiste ?
« Absolument, autonomiste. Et je le suis encore plus qu’avant. »

Vous pourriez vous associer au Tapura Huiraatira qui aujourd’hui reste le seul parti autonomiste finalement, de la Polynésie ?
« Il faut respecter la majorité et donc il faut respecter les choix de chacun et de chacune. Pour l’instant ce n’est pas du tout dans les discussions. Il n’y a eu aucun pourparler je peux vous l’assurer. Peut-être que… On verra bien ce qui va se passer. »

Tavana, autre préoccupation de la population de Maupiti c’est le transport. Maintenant qu’Air Tahiti a repris toutes ses dessertes, est-ce que les esprits se sont apaisés sur votre île ?
« Tout à fait parce que le développement économique tout d’abord, c’est bien sûr les pensions de famille qui veulent relancer leur machine, leur économie, ça se comprend et je comprends très bien ce qu’ils veulent. De ce fait là, le gouvernement que je remercie d’avoir subventionné à hauteur de 450 millions, (…) c’est un petit démarrage pour le moment et donc à Maupiti il y a aussi la desserte maritime donc ce matin j’ai fait une demande pour rencontrer le président Edouard Fritch (…) pour essayer de demander une subvention pour le Maupiti Express, le seul bateau qui peut faire la liaison entre Bora, Raiatea et Maupiti, donc pourquoi pas le subventionner également puisque le Pays l’a fait au bénéfice de Air Tahiti donc j’imagine que pour la petite somme qu’on va demander, il va peut-être accepter. On verra bien. »

Le président du Pays qui appelle à un rassemblement de tous les tavana des îles dans le cadre d’un séminaire. Vous y êtes favorables ?
« Absolument, je suis à 100% derrière cette initiative. Il faut que les tavana, même les nouveaux tavana, ceux qui viennent d’être élus et réélus se concertent autour d’une table pour parler de la crise, parce que ce n’est pas fini effectivement. Et je tiens à préciser que le Pays a quand même ponctionner 5 milliards dans le FIP donc c’est quand même l’argent des communes. Il va falloir trouver une solution pour le rembourser plus tard parce qu’on en a besoin de cet argent là. le budget des communes a été voté et subitement on a ponctionné les 5 milliards donc nous avons absolument besoin. La crise est devant nous. Nous avons vécu 3 mois de crise économique, sanitaire et sociale. Au niveau national et dans les départements d’outre-mer, l’Etat a aidé tous les salariés qui ont perdu leur emploi pendant 3 mois à hauteur de 84%. Seule la Polynésie française n’est pas concernée. Donc on se pose la question : pourquoi ? On a quand même des milliers de travailleurs, de salariés qui se sont retrouvés sur le carreau à ce moment-là donc on ne comprend pas trop pourquoi la Polynésie n’a pas pu bénéficier de l’aide qui a été octroyée aux autres au niveau national et aux autres départements d’outre-mer et la Nouvelle-Calédonie. Donc c’est une question qu’on se pose, c’est légitime. »

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