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1900 voyageurs bloqués par les mouvements de grève dans les aéroports des îles

(Crédit Photo : Tahiti Nui Télévision)

Le mouvement de grève du syndicat des pompiers de l’aviation civile continue de perturber le trafic aérien en Polynésie française. Après les déclarations du Vice-président de la Polynésie Jean-Christophe Bouissou, le représentant syndical des 150 pompiers des 43 aérodromes de Polynésie Gérard Barff campe sur ses positions :« Nous n’avons pas le salaires qu’il annonce. 550 000 Fcfp, si on avait ça, on serait les rois du pétrole. Chez nous, le plus petit salaire est à 120 000 Fcfp, ceux qui travaillent dans les îles à mi-temps. Notre chef pompier touche 480 000 Fcfp. Nous, on ne ment pas ».

En cause : le non-respect du protocole de fin de conflit signé en 2017 et des divergences d’opinions avec la direction de l’aviation civile. Du côté du Pays, la revalorisation salariale n’est pas envisageable. Inacceptable pour le syndicat, qui affirme qu’elle n’aurait « aucune incidence budgétaire sur le Pays. Les pompiers, c’est de la sécurité aérienne qui est de compétence d’État. C’est la taxe aéroportuaire qui nous paye nos salaires, nos ISS, nos primes, nos formations […] C’est l’État qui nous paye, pas le Pays. On demande aux instance de l’État, à la DGAC, au procureur et au Haut-commissaire d’aller voir où la taxe va ».

Et le dialogue n’est pour l’instant pas ouvert, les deux côtés évoquant volontiers l’image de « mur » dès qu’il s’agit d’entamer les discussions. En visite au salon du tourisme, Édouard Fritch ne s’est pas exprimé.

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Lire aussi : Pas de protocole d’accord avec le Pays, la grève maintenue dans les aéroports des îles

Gérard Barff, représentant syndical des 150 pompiers des 43 aérodromes de Polynésie française (Crédit Photo : Tahiti Nui Télévision)

Du côté des touristes, c’est comme souvent l’agacement qui prend le dessus, bien que certains comprennent le principe de la grève : « Je ne suis pas contre une grève, mais je pense qu’on ne peut pas prendre des touristes en otage, et des personnes qui vivent dans les marquises, déclare une touriste venue de métropole.

Elle devait partir à Hiva Oa et dit vivre une situation difficile : « C’est une extension qui coûte extrêmement cher, continue-t-elle. C’est des voyages d’une vie. Je suis surprise qu’on déclenche une grève qui ne nous était pas connue. On nous fait comprendre que notre vol et ceux des jours suivants sont annulés […] je trouve ça extrêmement violent ».

L’absence d’information fournies par Air Tahiti et la perspective de prolongement des négociations avec le Pays font craindre aux touriste un blocage encore plus important.

S’ils n’en connaissent souvent pas les revendications au départ, ils comprennent vite que les mouvements sociaux n’émanent pas des compagnies aériennes, et qu’ils ne seront donc pas remboursés des annulations. « Pas de remboursement, même avec des annulations de voyage et des assurances, souffle une autre touriste. La carte Visa Premier couvre très peu, on va perdre le logement sur place puisqu’on annule le jour même. C’est des frais de 2000€ pour deux voyageurs, imaginez les familles… »

Une exposante au salon du tourisme, face à Édouard Fritch (Crédit Photo : Tahiti Nui Télévision)

Pas énormément d’alternative possible, alors certains vont partir sur d’autres îles qui n’étaient pas prévues au programme. D’autant plus que les hôtels et pensions, prises d’assaut, affichent des prix rédhibitoires ou tout simplement complet. Du côté du salon du tourisme, les exposants sont bien souvent déçus et sans solutions face aux problèmes rencontrés par les voyageurs. Directeur Général de Tahiti Tourisme, Jean-Marc Mocellin essaie d’orienter les touristes vers d’autres solutions d’hébergement et de les tenir informés : « C’est tout ce qu’on peut faire pour l’instant, malheureusement », regrette-t-il.

Pour quelques uns, c’est le soulagement. Certains vols ne sont pas concernés par la grève, et un couple se félicite que leur fils puisse prendre l’avion demain à 14h de Mataiva, dans les Tuamotu. « Il était même prêt à prendre le bateau pour aller à Rangiroa s’il fallait », s’amuse le père.

Si les évacuations sanitaires sont assurées, au niveau commercial, le service minimum interviendra à partir de lundi. En attendant la reprise des négociations, Édouard Fritch sera l’invité du journal de TNTV demain.

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