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À la Toussaint, « il y a de la tristesse, mais aussi de la joie »

"C’est quand même normal de venir prendre soin des gens que l’on aime et qui ne sont plus là ; de témoigner de notre affection et de nos liens", explique Kamakea, venue au cimetière de l'Uranie, ce vendredi. (Crédit: TNTV)

Des bouquets colorés en main pour honorer ses proches disparus. C’est avec beaucoup d’émotions qu’Hélène s’est rendue, ce vendredi, sur les tombes des membres de sa famille, au cimetière de l’Uranie à Papeete.

« Il y a de la tristesse, mais aussi de la joie. Et beaucoup d’amour. On vient parce qu’on les aime. Je crois que c’est particulier chez nous. On ne peut pas s’en passer. Il faut que l’on vienne les voir », dit-elle.

Le cimetière de l’Uranie s’est paré de fleurs pour cette journée pas comme les autres. Certaines sont fraîches, d’autres artificielles. Mais là n’est pas le plus important. Les familles ont pris le temps de nettoyer et d’embellir les sépultures. Des moments précieux, mais aussi parfois teintés d’amertume lorsque des vols de bouquets sont commis.

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« On peut être fâché car on a mis du cœur pour faire un bouquet pour nos aïeux. Il y a des fleurs que l’on a achetées. Et si tu arrives et qu’elles ne sont plus là, tu te dis : ‘zut alors’ », témoigne Jeannette.

Dans les allées, les familles se sont croisées. Certaines ne se connaissaient pas, mais elles ont pris le temps d’évoquer ensemble les bons moments partagés avec leurs proches aujourd’hui décédés.

Dans ce lieu de sérénité, chacun a pris soin d’entretenir les tombes des êtres chers, comme Kamakea. « On pense à eux tout le temps. Aujourd’hui, c’est la Toussaint, donc c’est quand même normal de venir prendre soin des gens que l’on aime et qui ne sont plus là ; de témoigner de notre affection et de nos liens », souligne la jeune femme. « Cela fait partie de la tradition. Ils font toujours partie de la famille », renchérit Ethode.

Ce jour particulier est aussi l’occasion de transmettre aux plus jeunes ces valeurs.  Tenuiarii est ainsi venu déposer un bouquet pour son arrière-grand-père. Un homme qu’il n’a pas connu.

« C’est pour qu’il me voie. J’ai senti qu’il était à côté de moi en train de me regarder », sourit le jeune garçon.

Le sable blanc et les couches fraiches de peinture ont redonné de l’éclat aux tombes. Certaines familles ont même déposé des fleurs sur les sépultures peu ou pas entretenues.  A ces gestes de bienveillance, sont venues s’ajouter quelques prières.

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