Après Tahiti Tourisme, la Chambre Territoriale des Comptes s’est penchée sur la gestion de la commune d’Uturoa. Parmi ses principales observations, une amélioration de la potabilité de l’eau d’une part, et le constat d’une défaillance de la production d’électricité d’autre part.
Déchets verts et eau potable, des compétences à optimiser
La compétence de traitement des ordures ménagères a été transférée à la communauté
de communes Hava’i. Seul le traitement des déchets verts demeure de compétence communale.
La Chambre attire l’attention de la commune sur la facturation de personnes qui ne sont pas des
usagers du service (autrement dit, les usagers non domestiques). Elle invite par ailleurs la commune à mutualiser le traitement des déchets verts avec la commune voisine de Taputapuatea qui dispose d’une plateforme de compostage.
« La commune s’est engagée à mettre en place cette mutualisation dès lors que les équipements
de cette commune auront été modernisés » , relève la CTC.
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Concernant la distribution de l’eau potable, la potabilité de l’eau distribuée « a progressé au cours de la période » . Le taux de potabilité de l’eau distribuée atteint désormais presque 100 % grâce à un meilleur suivi des installations de production et de chloration. Afin d’améliorer les recettes d’exploitation de ce service, la Chambre recommande à la commune d’étudier désormais une révision de sa politique tarifaire, en particulier pour les usagers non domestiques.
Les études réalisées dans le cadre de ce schéma mettent toutefois en évidence un taux élevé de
non-conformité des installations individuelles, y compris pour les logements construits après
l’entrée en vigueur de la règlementation (1997). La Chambre alerte sur le rejet des eaux usées
du lotissement Tahina directement dans le réseau d’eau pluviale.
En plus d’un état des lieux détaillé, ce schéma propose des décisions et différents périmètres de à arbitrer par le Conseil municipal, notamment le périmètre couvert par l’assainissement collectif dans le cadre de la construction d’une station, couvrant a minima le centre-ville et le lotissement Tahina.
Électricité : une qualité de service « très dégradée »
Les projets de nouvelle centrale électrique hybride, évoqués depuis de nombreuses années, n’ont toujours pas été concrètement mis en place.
« Si certains dysfonctionnements proviennent vraisemblablement de la conception de la
centrale et de sa gestion passée (…) la Chambre a observé au cours de la période de contrôle le défaut de planification des opérations de maintenance et de renouvellement, les interventions étant
souvent réalisées dans l’urgence » , note la CTC.
Résultats de ces errements, une qualité de service « très dégradée » à Uturoa, selon la Chambre. Les coupures sont nombreuses et principalement liées à des défauts sur les groupes électrogènes. Pour rappel, la nouvelle centrale doit être remplacée par une centrale hybride associant production thermique et production photovoltaïque. Envisagé depuis de nombreuses années (acquisition du terrain en 2004, délibération de 2008 portant révision du programme de transfert et de construction de la centrale), le projet de centrale a par ailleurs sensiblement évolué : au départ une centrale thermique, puis une centrale uniquement photovoltaïque, et enfin une centrale hybride.
La CTC note que les critères d’éligibilité au fonds de transition énergétique portant sur la puissance produite limitent cet investissement au seul réseau de la commune d’Uturoa, alors qu’un tel investissement aurait pu profiter à l’ensemble de l’île de Raiatea. La Chambre observe que le critère d’éligibilité concernant le plafond de puissance n’incite pas la commune à présenter un projet mutualisé à l’échelle de l’île de Raiatea alors qu’une autre centrale de production d’électricité est implantée (sur la commune de Taputapuatea).
« La volonté de la commune de mutualiser son futur équipement avec les deux autres communes de l’île n’est pas avérée » , avertit la CTC.
Le rapport complet de la CTC :