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Attaque à Moorea : le parata, un requin inquisiteur et imprévisible

Un parata, aussi appelé requin longimane ou requin pointe blanche du large - Photo DR

Le parata est un prédateur sauvage très inquisiteur, au comportement imprévisible. En Polynésie, les pêcheurs sont souvent confrontés à la présence des squales. Le requin à pointe blanche océanique, ils le connaissent bien et s’en méfient depuis des générations. « C’est un requin qui est souvent au large et rarement dans les passes. Il est assez charognard et suit toujours des bancs de globicéphales ou des grosses baleines. Il se nourrit de leurs déjections. Il mange tout et attaque tout. C’est l’un des requins que les Polynésiens craignent le plus au large avec le requin citron. Au large, ils attaquent souvent. Si on le voit nager à mi-hauteur et tourner souvent, en général, le Polynésien monte dans sa bateau et s’en va. C’est que le requin est dangereux. Quand il est au fond, c’est qu’il se balade, il n’y a rien à craindre en général » explique Claude Davio, pêcheur professionnel.

Alors que s’est-il passé hier à Moorea lors de l’attaque ? Aucune réponse pour le moment, mais une certitude, le risque zéro n’existe pas dès lors que l’on s’aventure dans l’océan où les requins sont chez eux. Pour Olivier Bétrémieux, membre de l’association Mata Tohora et ancien guide de mise à l’eau, il est important de sensibiliser le public : « On fait un briefing avant d’aller dans l’eau. Je pense que tout le monde rappelle qu’on est pas dans zoo mais dans l’océan, et c’est vrai, encore une fois, avec les prestataires de Moorea, et je pense qu’ils le font tous, qu’ils préviennent qu’on peut voir des animaux comme des requins. Mais malgré des comportements adaptés, cela reste un prédateur, un animal sauvage et imprévisible. Il est très inquisiteur dans l’eau. Sa vie, c’est manger et se reproduire, dès qu’il y aura un bruit au large ou quoique ce soit, il va se rapprocher et venir voir (…) Avec le parata, il vaut mieux ne pas bouger quand on le voit pour qu’il perde son intérêt et qu’il finisse par s’en aller. Ce que j’ai appris avec le temps et ce que tous les prestataires m’ont appris, c’est qu’il faut leur faire face, ne jamais leur tourner le dos et rester très calme dans l’eau. (…) On a tendance à oublier que c’est un requin qui mange les naufragés ».

La dernière attaque d’un parata en Polynésie remonte à 1972. Une enquête a été ouverte pour connaitre les circonstances du drame lors de cette sortie privée. Les conclusions de l’enquête sont très attendues par le ministère de l’Environnement et la Diren. En attendant, ces derniers appellent à la plus grande vigilance.

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