Pour Tino Fa Shin Chong, gérant de la compagnie Terevau, « C’est un revirement à 180° » . Il explique :« L’année dernière, la demande concernant l’Aremiti 6, incluait les défiscalisations locale et métropolitaine. Cette année ils réitèrent leur demande mais cette fois avec seulement la défiscalisation métropolitaine. Ils n’ont donc pas respecté la demande qui était formulée par le Pays. Et malgré tout, ils sont parvenus à avoir un avis favorable, et l’obtention de la licence ».
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Pour le gérant, « C’est toujours le même armateur qui bénéficie depuis trente ans de la défiscalisation et cela suffit. Nous comptons nous aussi sur la participation du Pays dans les projets futurs du Terevau. »
Avec un plan de financement révisé sans demande de défiscalisation, le groupe Degage obtient un avis favorable. Le remplacement de l’Aremiti 5 est stratégique car le bateau est structurellement déficitaire selon l’armateur : 150 millions de perte annuel depuis 5 ans. Et rien n’empêche, selon le groupe Degage, de faire une demande de défiscalisation devant la commission d’agrément pour son futur bateau.
Tuanua Degage, directeur technique de la société Aremiti, précise. « Le souci avec l’Aremiti 5, c’est qu’il ne transporte plus que les travailleurs qui font la navette entre Tahiti et Moorea, et qu’il est surdimensionné par rapport à cela. L’Aremiti 6 a été conçu pour être adapté à cette clientèle. Il est plus rapide et on mettra moins de temps à l’embarquement et débarquement des passagers. Il répondra mieux aux besoins de la clientèle. »
Quant à la concurrence, celle-ci « doit aller dans les deux sens » et de préciser. « Terevau est notre concurrent sur la ligne de Moorea. Il faut aussi qu’il accepte notre besoin de nous développer et de s’adopter à notre clientèle. »
Quant à l’inquiétude des concurrents qui se demandent si l’enveloppe pour la défiscalisation ne risque pas d’être vide, suite à l’avis favorable à l’octroi de la licence pour l’ Aremiti 6, Tuanua Degage explique. « On a supprimé de notre financement, la défiscalisation locale, raison pour laquelle on a eu un avis favorable de la commission. Le Terevau, à l’époque, a bénéficié de la défiscalisation locale, alors que c’était un navire d’occasion. Aujourd’hui, nous avons un nouveau projet, et il est normal que l’on demande ces aides. Maintenant, si le Terevau a d’autres projets, qu’ils les mettent sur la table. Aujourd’hui, il n’y a pas de nouveau projet pour le Terevau. Ils ne peuvent pas nous dire, -ne demandez pas la défiscalisation, parce que peut-être un jour, on aura un projet où on demandera la défiscalisation. »
La compagnie Terevau souhaite mettre à flots un d’un navire de fret pour compléter son offre. Mais pour l’heure la concurrence se joue sur les navettes rapides.
L’Aremiti 6 aura une capacité d’embarquement de 550 passagers contre presque 700 avec l’aremiti 5 et seulement 5 voitures. Une offre similaire au concurrent Terevau qui depuis cinq ans occupe 40 % du marché. Chaque année, ce sont près de 1.5 million de passagers qui transitent sur Tahiti / Moorea.