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Bébé évasané et décédé en Nouvelle-Zélande : le cri du cœur de sa mère pour qu’ils rentrent au fenua

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Le 7 mai dernier, l’avion militaire A400M a effectué une évacuation sanitaire à destination d’Auckland : celle d’un bébé de trois mois qui avait besoin de soins chirurgicaux urgents. Arii’ura avait alors été évasané avec sa mère.

Malheureusement, le bébé n’a pas survécu à l’opération et est décédé, comme TNTV vous l’annonçait le 27 mai. Depuis, sa mère, Isaura Teehu, attend désespérement de pouvoir rentrer au fenua avec son fils, pour l’enterrer. Mais à ce jour, elle ne sait toujours pas quand elle pourra revenir, avec le départ de l’A400M de Polynésie et l’absence de vols commerciaux. Et surtout, elle craint que la quatorzaine qui lui sera imposée à son arrivée ne repousse encore la date des funérailles ou pire encore, qu’elle ne puisse pas y assister. « Quand ils vont revenir ici, il y a la quatorzaine, et il faudra encore attendre ici. S’ils ne reviennent qu’en juillet, et qu’après il y a la quatorzaine, ça fera quasiment deux mois que bébé sera mort. Je ne sais pas comment il va faire pour tenir le coup » nous a confié Purea Manuel, une amie proche de la maman.

Isaura Teehu a publié sur Facebook un message poignant où elle exprime son désarroi :

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« Elle n’arrive pas à faire son deuil, son moral est au plus bas. On avait imaginé le pire, c’est qu’on nous ramène deux corps sans vie, car psychologiquement parlant, elle n’est pas bien la maman. Cela a déjà été dur pour elle à Tahiti, on l’envoie avec un bébé vivant en Nouvelle-Zélande, et elle revient avec un bébé sans vie. (…) On se sent impuissants parce qu’on n’est pas à côté d’elle et que bébé commence à noircir. C’est insupportable de voir une amie, une maman, et une Polynésienne car c’est une citoyenne de Polynésie française, comme ça. (…) Il faut les ramener ici. Je ne veux pas qu’il soit incinéré parce que ce n’est pas dans notre pu à nous. Je veux qu’on le ramène, qu’on l’enterre, tout est prêt ici à Tahiti » ajoute, très émue, Purea Manuel.

Le petit Arii’ura à sa naissance. (Photo publiée avec l’autorisation de la famille)

La famille a tenté de contacter les autorités, en vain : « On n’a pas de réponse, même des politiques. Et quand on essaie de joindre les personnes haut placées, qui sont censées travailler pour le peuple, nous aider, on n’a pas de réponse. (…) Quand on appelle, ce sont les secrétaires qui nous répondent et qui ne sont pas aptes à répondre à nos questions ».

Selon nos informations, les autorités du Pays et de l’État cherchent une solution pour rapatrier cette jeune mère et le corps du bébé ainsi que d’autres Polynésiens restés en Nouvelle-Zélande. Mais aucune date n’est encore fixée pour confirmer un transport aérien.

Teehu Isaura au téléphone avec son amie Purea Manuel. (Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Un chaîne de solidarité via la page Facebook « Notre warrior Arii’ura » a été lancée pour aider à préparer les obsèques. « Je pense que bébé mérite ça, parce qu’on nous fait attendre et on veut que tout soit prêt à Tahiti avant leur arrivée » précise la proche de la maman.

L’église protestante mettra à disposition le fare Amuira à Papeeno pour que la famille se recueille.

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