Ils s’appellent Koha, Atlas, Tip ou Duke. Une bande de gardiens de la biosécurité à quatre pattes, à laquelle il faut ajouter Bella, qui vient de prendre ses quartiers à Rimatara, île la plus occidentale de l’archipel des Australes. Entraînée comme son comparse Koha en Nouvelle-Zélande à détecter le rat noir, Bella sera chargée de l’épauler pour faire face à l’augmentation du nombre de marchandises arrivant sur l’île. Seul sur lîle depuis 2021, ce dernier avait succédé à Whisky, mort en 2020.
« En moyenne, on a à peu près 42 tonnes de marchandises à renifler à chaque toucher, indique la secrétaire de l’association Rima ‘Ura de Rimatara Mireta Erena. C’est énorme, d’autant que c’est en prévision l’arrivée d’un deuxième cargo de Tuhaa Pae, et de celle de l’Aranoa. Donc, on aura pratiquement trois, voire quatre bateaux à contrôler » .
Koha et Bella ont pour mission de protéger les deux oiseaux endémiques de l’île du rat noir, principal prédateur du lori de khul (‘ura) et de la rousserolle (oroma’o), deux espèces menacées d’extinction. Il ne resterait en effet que 700 ‘ura et 1500 oroma’o à Rimatara. L’arrivée de ce troisième chien sur l’île est l’aboutissement d’un projet lancé il y a sept mois par l’association Rima ‘ura.
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« C’est une réelle opportunité pour eux, pour encore mieux protéger leur île, non seulement pour les ‘ura, mais je pense aussi pour toute l’économie de l’île et pour le bien-être des gens de Rimatara. Je suis vraiment fière de tout ce que Rima ‘ura fait déjà pour son île, sourit la présidente de l’association Vaiku’a de Ua Huka Chloé Brown. C’est super qu’ils aient aujourd’hui un troisième chien aussi mignonne qu’elle » .
Mais la petite truffe de Bella ne peut pas tout. L’association demande également à la population polynésienne de faire preuve de vigilance. « Quand vous faites venir de la marchandise de Tahiti, quand ce sont des produits comestibles, particulièrement les sacs à pain qui sont propices à attirer des rats, pensez simplement que vous pouvez être ce par quoi la catastrophe peut arriver, rappelle Mireta. Quand on vous dit d’envoyer vos produits, vos végétaux au four, faites-le. Faites-le si vous aimez vraiment Rimatra, si vous voulez participer à sa protection » .
« N’oubliez pas qu’il y a des règles à respecter, rappelle simplement le tavana Artigas Hatitio. Si les gens de Tahiti qui expédient des affaires sur Rimatara peuvent faire aussi attention à ce qu’ils font venir ça serait déjà une bonne chose pour nous » .
L’association Rima ‘ura essaie aussi de préserver Rimatara de la fourmi de feu et des autres pestes qui pourraient nuire à sa faune et à sa flore. Elle demande à chacun de suivre les règles phytosanitaires avant toute importation de produits ou plantes sur l’île.