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Business et fitness, la success story de Tinihei Lorfèvre

Tinihei en vacances au fenua (Crédit photo : Instagram @fitwtini)

Originaire de Tahiti, après son bac S à La Mennais, Tinihei Lorfèvre s’envole pour l’Hexagone : « C’est vrai que Papeete, c’est un peu le paradis, mais quand on a envie de découvrir le monde et ouvrir ses chakras, faire ses études à l’étranger, c’est une bonne première étape”. Direction le Nord où il suit un cursus Math Sup Math Spé avant de rentrer dans une école d’ingénieur à Grenoble. “Je voulais passer le concours de l’ENAC (École nationale de l’Aviation Civile, Ndlr), pour être pilote de ligne afin de découvrir de nouveaux pays et voyager souvent”.

S’il rate le concours la première année, la deuxième année, il va jusqu’aux tests techniques. “En back-up, je me suis inscrit à plusieurs concours, parce que dans la vie, il faut toujours avoir un plan B. Je me suis donc réorienté en école d’ingénieur, filière électronique, pour poursuivre mes études supérieures à Grenoble”.

Huit ans dans la cybersécurité

Trois ans d’études pendant lesquels le jeune homme continue de voyager : “J’ai fait pas mal de semestres d’études à l’étranger, notamment aux États-Unis et en Chine”. Une fois son diplôme d’ingénieur en poche, Tinihei décide de poursuivre encore ses études : “J’ai continué dans une filière orientée business. Je me suis inscrit dans une école de commerce, l’ESSEC”. Des études ponctuées par des retours au fenua chaque année. Après son nouveau diplôme en poche, Tinihei fait un master spécialisé en management des business internationaux en France et à Singapour. Il intègre ensuite une formation dans la cybersécurité : “Un éditeur de logiciels dans la cybersécurité proposait à des jeunes diplômés d’intégrer un cursus et de partir en formation trois mois à New York pour apprendre le monde de la cybersécurité”.

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“Je n’aurais pas pu évoluer dans ce métier et dans ce secteur à Tahiti.”

Sa carrière dans l’informatique et la cybersécurité est alors lancée où il va évoluer pendant 8 ans : “C’est un métier que j’aimais bien parce qu’il était vraiment dans l’actualité, c’est une technologie de pointe. C’est comme si on était un peu responsable de sa petite PME au sein de l’entreprise. J’aimais bien le fait d’être acteur de sa rémunération et de sa réussite”. Et pas question pour lui de rentrer vivre dans sa terre natale : “Je savais que même si à Tahiti, on est bien et qu’il fait bon vivre, je n’aurais pas pu évoluer dans ce métier-là et dans ce secteur-là à Tahiti. J’avais mis le focus sur ma carrière”.

Sa rencontre avec sa compagne Célia Léo alias Sissy Mua va alors tout changer il y a 7 ans. La jeune femme qui a aujourd’hui près d’1,5 million d’abonnés sur Instagram évoluait dans le milieu du fitness depuis déjà une dizaine d’années : “Comme je suis aussi passionné de fitness, c’est quelque chose qui nous a rapidement rapprochés”. Ensemble, ils tentent l’aventure entrepreneuriale : “On a donné naissance à notre projet, qui est toujours actuel. Un bébé qui a fêté ses 5 ans il y a quelques semaines”. Leur bébé, c’est leur entreprise de fitness, Trainsweateat, qui propose, entre autres, des séances de sport à la carte en ligne : “Au début, je continuais de travailler dans la cybersécurité, puis ce ‘side project’ est vite devenu un ‘main project’.  On s’est rapidement rendus à l’évidence que si on souhaitait développer ce projet en une réelle entreprise, il fallait s’en donner les moyens et se donner à 100%”.

Un projet passion

Tinihei a toujours consacré entre 6 à 8 heures par semaine au sport. Et s’il a fait du fitness son business, c’est avant tout une passion : “Le sport, c’est une religion dans ma famille. J’ai fait quasiment 10 ans de triathlon, jusqu’au bac. C’était le sport pratiqué par mon père et il m’a rapidement mis dedans dès mon plus jeune âge. Après, pendant les études, j’ai un peu mis en stand-by le sport parce que les études prennent une grosse partie de notre temps. Mais j’ai renoué avec le sport au travers de la musculation, du fitness, pendant les études. Et ça ne m’a plus quitté depuis”.

“C’est une chose de réussir, mais c’est encore autre chose de perdurer dans le temps. Il y a énormément de travail, d’engagement, et de concessions à faire.”

Leur business s’est aujourd’hui bien développé et s’est diversifié dans les compléments alimentaires et même une marque de vêtements. Une réussite qu’il explique par un travail fastidieux et quotidien, après avoir essuyé il y a quelques mois une tempête médiatique à laquelle ils ont répondu et ont su se relever : “C’est une chose de réussir, mais c’est encore autre chose de perdurer dans le temps, il y a énormément de travail, d’engagement, et de concessions à faire”. Il fait le parallèle avec un athlète de haut niveau : “S’il veut performer et gagner les Jeux olympiques, ça ne va pas se faire du jour au lendemain. Il va passer par des longs entraînements, il faut être rigoureux, et ça ne va pas être fun tous les jours. Quels que soient le projet et le business dans lequel on veut se lancer, il faut s’armer de détermination, de patience et de résilience. (…) C’est beaucoup de travail et de persévérance”.

Le travail, la persévérance, mais pas seulement : “Ce sont toutes ces petites choses qu’on saisit, les opportunités qu’on crée en fonction de ce qui arrive. Il faut toujours rebondir, il faut toujours saisir ce qui se présente à nous. Ce que je conseille aux gens qui nous lisent, c’est d’adopter une attitude positive et de toujours essayer de découvrir des nouvelles choses et de ne pas rester enfermé dans sa routine”.

Celui qui fait partie des Polynésiens les plus suivis sur les réseaux sociaux avec Kauli Vaast, Michel Bourez, Vaimalama Chaves ou encore l’association Coral Gardeners, tient aussi à prévenir les jeunes du fenua qui souhaiteraient devenir influenceurs : “Il ne faut pas le faire pour les mauvaises raisons. Il ne faut pas juste dire ‘moi, je veux être influenceur pour être connu, ça va être cool’. Si on a un vrai projet, une vraie passion, il faut y aller à 400 % et se donner les chances d’y arriver. C’est du travail quotidien, c’est créer du contenu, c’est trouver des sujets intéressants, c’est rassembler autour d’un sujet ou d’une thématique, et c’est s’y donner à fond pendant longtemps. Sauf si on arrive à buzzer du jour au lendemain, mais ça reste rare. Il faut être sûr de soi et ne rien lâcher”.

Tinihei devrait rentrer en vacances à Tahiti d’ici à la fin de l’année. Une pause bien méritée dans son quotidien à 100 à l’heure.

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