À la veille du conseil d’administration de l’établissement et alors que le vote du budget a échoué à deux reprises, le personnel de l’hôpital a rendu compte de ses échanges avec les autorités lors de la commission médicale d’établissement, hier.
Les arguments des autorités n’ont visiblement pas complètement rassuré ni convaincu les représentants du personnel. En effet, le gouvernement propose une avance de 2 milliards de francs au CHPF via la CPS, pour couvrir ses besoins les plus urgents. Mais le personnel, lui, attend des garanties : « Là où le ministre n’a pas répondu à notre question, c’est sur le déficit lié aux RH et à nos besoin quotidiens pour soigner les patients, et non pas le déficit fonctionnel« , précise Priscillia Amaru, anesthésiste et représentante du SEMAR.
En effet, les agents réclament, au-delà de fonds pour équilibrer le budget du CHPF, « du personnel et du matériel » pour « soigner la population« . « On aurait besoin d’être rassurés par un plan de financement, par un écrit […] On n’a que des paroles et des promesses, ça ne suffit plus« , déclare Mireille Duval, représentante du SPCHDT et de CSTP/FO.
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La crainte d’une dégradation des soins pour la population
« Les annonces qui ont été faites ne sont que du rattrapage par rapport à des manques de financement, qui avaient été oubliés dans la première proposition budgétaire« , glisse Marc Levy, président du syndicat des praticiens hospitaliers. « Il a été clairement dit lors a réunion avec le ministre de la Santé et le ministre des Finances de mardi que les demandes supplémentaires ne pouvaient pas être prises en compte« , des demandes concernant le recrutement de personnel supplémentaire et l’investissement dans du matériel pour une prise en charge correcte des patients.
Mme Duval évoque le « grand ras-le-bol » du personnel du CHPF et de ses soignants, submergés par un regain d’activité de l’hôpital en 2022 sans augmentation de la capacité d’accueil des différents services, saturés depuis des mois.
Le Conseil d’Administration en ultimatum
Un préavis de grève est rédigé depuis la semaine dernière, et le principe d’une action est validé à l’unanimité. Les enjeux du conseil d’administration, demain, sont cruciaux : « On verra au niveau du CA si cette avance est confirmée dans la durée et sous quelles conditions. En fonction, on verra ce qu’on fera », a annoncé Mme Amaru.
Demain, un sit-in sera organisé devant l’établissement en amont du conseil d’administration. Le personnel compte bien faire entendre à nouveau ses doléances.