Cette question a-t-elle intéressé les internautes, juste au moment de la rentrée ?
« Oh que oui : on dépasse largement les 200 commentaires. Les problèmes de circulation concernent beaucoup de monde, particulièrement dans la zone urbaine de Tahiti où des centaines de véhicules prennent la route en même temps. »
Y a-t-il des propositions intéressantes ?
« Il y a des critiques, des commentaires un peu fatalistes… Beaucoup disent qu’ils doivent se lever extrêmement tôt pour prendre la route et éviter les bouchons, afin que les enfants soient à l’heure à l’école et que les parents n’arrivent pas en retard au travail. Mais il y a aussi des propositions intéressantes. Heitiare Nouveau, par exemple, propose : ‘tous en transports en commun et en vélo ! Il faut mettre en place un vrai service public de transports en commun sur toute l’île. Pour Kéali Tutairi, ‘c’est un problème structurel. Il faut une voie qui permette de contourner la ville, surtout si c’est pour aller en dehors du grand Papeete’. Il y a aussi Maire, qui fourmille d’idées, comme ‘délocaliser les entreprises dans les communes. Respecter les cartes scolaires pour que chaque enfant soit inscrit dans sa commune. Exiger le covoiturage, démarrer les collèges et lycées à 8 heures ; les écoles à 6 h 45, etc.’. On a Rai Mana qui dit que ‘par voie maritime ce serait une bonne idée’. Il fait une pointe d’humour en disant qu’il y a trop de va’a sur l’eau le matin. Mais il est loin d’être le seul à proposer cette option. Et enfin, Topataiti Parau, comme beaucoup, choisit la solution du deux-roues : en scooter ou en moto. Les réponses ont vraiment été nombreuses. On relève de bonnes idées, comme la proposition des horaires décalées. Mais c’est difficile à organiser et on touche vite à la liberté individuelle si on impose que les entreprises privées commencent à des heures fixes. »
Quelles seraient alors les solutions ?
« On peut améliorer la quantité et la taille de certaines voies, comme ça vient d’être fait à Outumaoro. René Temeharo l’a rappelé sur ce plateau au début du mois : le vieux projet de la route du sud Taravao-Punaauia va être relancé. Mais ça prend du temps, ça coûte cher et ça oblige à des expropriations, sans oublier l’aspect environnemental parce que les véhicules polluent, et en même temps, plus on fait de routes plus on détruit l’environnement et notre paysage. Et pour l’aspect touristique, mais aussi pour nous-même la population, c’est bien d’éviter que Tahiti soit trop bétonnée et goudronnée. »
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Les embouteillages sont donc inévitables ?
« Il y en aura toujours, ici comme dans le monde entier, malheureusement. Mais une accumulation de plusieurs solutions mises bout à bout pourrait améliorer la circulation : la mise en place de navettes maritimes dans la zone urbaine pourrait permettre de désengorger les voies terrestres. Il y a aussi l’option d’avoir des pistes cyclables bien protégées le long des voies, et que les gens puissent s’équiper par exemple en vélo électrique ou en trottinette. Le covoiturage a été pas mal proposé. Pour que ce soit efficace, car des gens n’osent pas et ont peur que ce ne soit pas fiable, ont peur des agressions… cela pourrait être davantage organisé au sein des administrations ou de grandes entreprises. Et ensuite, la décentralisation, c’est-à-dire essayer que les gens dans les districts ou dans les îles aient un emploi le plus près de chez eux pour éviter qu’ils soient obligés d’aller travailler dans la zone urbaine. »