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Covid-19 : dans le quotidien des sapeurs-pompiers

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

À Punaauia, le service de garde a débuté il y a quelques heures. Les sapeurs-pompiers ont reçu ce matin une nouvelle directive émanant du centre hospitalier du Taaone. « Désormais, pour toute intervention, tout le personnel qui arrive à l’hôpital doit porter un masque, avant même de rentrer dans l’enceinte de l’hôpital (…) Comme ils sont 3 dans l’ambulance, cela correspond à 3 masques à sortir à chaque fois, et à raison de 5 à 10 interventions par jour, cela fait pas mal de matériel à fournir, surtout que ce n’est pas réutilisable. Ils jettent le masque, les gants, et se désinfectent après chaque intervention » explique Jacquie Ahini, chef de corps des sapeurs-pompiers de Punaauia.

Depuis la crise du Covid-19 au fenua, les gestes barrières sont appliqués à la caserne, avant, pendant, et après chaque intervention. « Dès qu’on arrive le matin, après la relève, on vérifie tous nos engins, pour qu’ils soient opérationnels pour tout type d’intervention. Ensuite, on vérifie les ambulances et on vérifie qu’on a bien le matériel nécessaire pour pouvoir intervenir sur les malades et ceux porteurs du Covid-19. On a des masques, du gel hydro-alcoolique, de quoi désinfecter l’ambulance, des gants… En caserne, on fait des activités physiques quotidiennes, on fait des manoeuvres, de l’instruction… On essaie de se regrouper le moins possible et de garder les distances de sécurité quand on se parle » précise Jacquie Ahini.

Les sapeurs-pompiers effectuent en moyenne cinq interventions lors de chaque tour de garde. Les appels de détresse arrivent au poste du stationnaire.

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Chargés du transport des malades vers l’hôpital du Taaone, ayant un lien direct avec le SAMU, les sapeurs-pompiers de Punaauia sont confrontés en majeure partie à des cas suspects, sauf cas exceptionnel. Des personnes souvent âgées, qui se plaignent de toux, de fatigue, ou encore de maux de tête.

« Si une personne testée positive, on reste sur place. On essaie de toucher le moins possible le malade. S’il s’avère que le SAMU ne peut pas venir, nous avons des équipements spécifiques qu’on doit mettre : une combinaison complète avec une blouse, une charlotte, un masque et des gants, pour éviter tout contact avec la victime » nous dit le chef de corps.

Conscients des risques du métier, le coronavirus est au cœur des discussions des 40 sapeurs-pompiers de Punaauia. « Ce n’est pas facile pour nous. On laisse notre famille à la maison. On est des humains avant tout. Et peut-être qu’un jour, nous aussi, on aura ce virus-là. Pour l’instant, on transporte des malades sans savoir si on est contaminés derrière. C’est le risque de notre métier, mais il faut qu’on travaille, qu’on transporte » confie Jacquie. Il admet une crainte du personnel d’être contaminé : « Ce n’est pas évident pour eux. Ils laissent leur famille à la maison pour pouvoir aider les gens. Ils aimeraient bien aussi rester à la maison et éviter tout contact avec les gens malades pour ramener le virus à la maison (…) On en discute beaucoup tous les jours, on fait des réunions. On leur demande comment ils voient les choses. On essaie de dédramatiser un peu les choses car on est en première ligne. C’est pour cela qu’on dit aux gens de rester chez eux, comme ça on aura moins de personne à transporter. Si on doit transporter tout le temps des gens, à un moment donné, ça sera les pompiers qui seront malades ».

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