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Covid-19 : tension sur la production de cercueils

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Pierre, agent mortuaire, répète les mêmes gestes une dizaine de fois par jour depuis l’apparition du variant Delta. Enregistrant habituellement une soixantaine de décès par mois, la société pour laquelle il travaille a vu ses commandes multipliées par 3. Une cadence infernale qui a des répercussions inquiétantes sur la réalisation de certaines gammes de cercueils destinés aux petits budgets : « Actuellement, notre showroom de cercueils est rempli. Mais là, on a du mal à charger notre showroom parce que les cercueils partent vite, et donc petit à petit, on remplit. Mais par exemple, pour un type de cercueil fait en bois localement, on ne peut plus le faire car on n’a plus le type de bois nécessaire » indique Poussy Timau, thanatopractrice.

Avec des fournisseurs en rupture de stock et un bois local plus couteux, la gérante jongle avec ses équipes pour permettre aux familles dans la douleur une mise en bière digne de ce nom : « Ils sont obligés de travailler plus d’heures pour pouvoir fournir beaucoup plus de cercueils. En règle générale, on prévoit pour 3 mois. On a un container qui arrive là, mais il était prévu depuis juillet. Il a eu un mois de retard ».

Un stress permanent qui s’ajoute à la pression psychologique due à l’accompagnement des familles qui connaissent pour certaines de véritables drames familiaux : « C’est dur pour la famille de perdre deux parents en même temps. C’est arrivé plusieurs fois. On a eu plus de 5 familles où on a enterré les deux parents en même temps. C’est difficile pour la famille, mais c’est aussi difficile pour nous ».

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Avec une légère baisse des cas Covid depuis quelques jours et donc de décès, Poussy et ses collègues espèrent pouvoir observer de leur côté la même tendance. Une chose est sure, cette crise aura permis de mettre une nouvelle fois en évidence une carence de la filière bois sur le fenua.

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