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Cybersécurité : « Il faut se dire qu’on peut vraiment être attaqués » , prévient l’Anssi

Moïse Moyal, délégué Outre-mer de l'Anssi (Crédit Photo : Tahiti Nui Télévision)

TNTV : Malgré son isolement, la Polynésie est vulnérable face aux cyberattaques. Selon les experts, le niveau de cybersécurité au fenua est assez faible. A-t-on suffisamment conscience des risques auxquels nous sommes exposés ici ?
Moïse Moyal, Délégué Outre-Mer de l’Anssi : « Cette prise de conscience est un effort permanent de l’Anssi. La création d’un premier salon dédié à la cybersécurité sur trois jours est une excellente opportunité pour faire prendre conscience des risques à l’ensemble de la population du secteur privé et du secteur public » .

TNTV : Il s’agira d’un public élargi, pas seulement des spécialistes.
Moïse Moyal, Délégué Outre-Mer de l’Anssi : « À partir du moment où on utilise le numérique, à titre personnel et professionnel, on a besoin de se discipliner. Ce salon a pour but de sensibiliser l’ensemble des acteurs de Polynésie française aux risques » .

TNTV : Vous ne vous adressez pas de la même manière aux entreprises, aux spécialistes, aux scolaires…
Moïse Moyal, Délégué Outre-Mer de l’Anssi : « Pour parler cybersécurité, on a besoin d’avoir un langage adapté à chacune des populations. On va rencontrer des étudiants vendredi, à qui on va présenter une malette « cyberenjeux » pour qu’ils puissent l’aborder sous forme de jeu. On a un guide cyberfamille, et d’autres outils qui sont beaucoup plus orientés vers les entreprises » .

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TNTV : Les compétitions internationales comme les épreuves des Jeux Olympiques sont un aimant à hackers. Comment être davantage sur ses gardes ?
Moïse Moyal, Délégué Outre-Mer de l’Anssi : « Il faut se dire qu’on peut vraiment être attaqués, sachant que l’objectif est toujours de réduire l’impact d’une cyberattaque. On se prépare pour la ralentir et on s’entraîne, avec ces deux postures, on arrive à limiter les impacts au sein des entreprises ou des collectivités territoriales » .

TNTV : À l’approche des JO, l’Anssi accompagne plusieurs entreprises Polynésiennes…
Moïse Moyal, Délégué Outre-Mer de l’Anssi : « De manière générale, l’Anssi s’est vu confier par la première ministre (Elisabeth Borne – NDLR) en juillet 2022 le pilotage des JO. C’est un événement qui va rassembler 4 milliards de téléspectateurs, 10 millions de visiteurs, 15 000 athlètes. C’est une opportunité extraordinaire pour la France. Dans ce cadre-là, on accompagne l’ensemble des territoires qui vont accueillir les Jeux, dont la Polynésie française. C’est un accompagnement qui se fait avec un certain nombre d’audits qu’on va proposer à ces entreprises. On va également leur recommander de faire des exercices de crise pour être prêtes en cas de cyberattaques pendant les épreuves de surf » .

Lire aussi : Cybersécurité : un projet de centre de ressources en Polynésie française

TNTV : Lorsqu’on parle de cyberattaques, cela concerne la récupération de données personnelles ou encore l’usurpation d’identité. Il y a aussi les logiciels malveillants de rançon. En Polynésie, il y a une hausse de 165% en 5 ans de ces faits. Ces attaques peuvent avoir des conséquences importantes.
Moïse Moyal, Délégué Outre-Mer de l’Anssi : « Il faut prendre chacune de ces attaques par rapport à leurs conséquences. Les vol de données personnelles, comme vous pouvez l’imaginer, peut avoir un impact extrêmement important. Se voir voler son identité est quelque chose qui peut être très pénalisant. Pourquoi est-ce que l’on vole des données personnelles ? C’est pour les revendre. Le ransomware va bloquer complètement l’entreprise : on va demander une rançon en échange d’une clé pour déverrouiller le système d’information et continuer à l’utiliser. Ces attaques ne sont pas des pannes informatiques, on a quelqu’un derrière qui va vous nuire. On doit absolument prendre en compte cette dimension de délinquance nouvelle qui touche les populations et entreprises du territoire national » .

TNTV : Pourquoi les JO sont spécifiquement une opportunité pour les hackers ?
Moïse Moyal, Délégué Outre-Mer de l’Anssi : « Les JO sont une vitrine. Au niveau des JO 2024, on se retrouve avec un système informatique extrêmement complexe. On doit à la fois avoir une billetterie, des systèmes d’hébergement, de retransmission. Cela crée une surface d’attaque informatique qui facilite le travail des hackers pendant la compétition. Ils peuvent voler des donnés personnelles ou essayer de bloquer une épreuve, on peut tout imaginer » .

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