Chaque année, la Caisse de Prévoyance Sociale dépense 43 milliards de Fcfp pour la prise en charge des longues maladies. Une facture tellement lourde pour les dépenses de santé, que la CPS a commencé à serrer la vis depuis 2023, avec un parcours administratif peu évident pour certains malades. Mais les médecins rappellent que certains patients démunis ne pourraient pas suivre leur traitement sans ce précieux carnet. « C’est vrai que la CPS nous a dit qu’en cas de difficultés sociales d’accès aux soins, il y avait un bureau d’aides sociales à la CPS qui peut faire des démarches pour les personnes qui sont nécessiteuses, qui ont un problème purement financier. Nous, ce qu’on souhaiterait, c’est qu’il y ait une prise en charge beaucoup plus simple pour le patient, qu’il n’ait pas à faire toutes ses démarches pour avoir un accès aux soins. On a travaillé avec la CPS pour établir une liste des longues maladies qui doit être actualisée, mais qui ne l’est pas du tout actuellement. C’est dans les mains des politiques. Il devrait y avoir le diabète dans cette liste à l’instar de la métropole. Quand on sait qu’ici, il faut attendre que le diabète soit compliqué, le patient dialysé, ou avec des complications orthopédiques, cutanées ou cardiaques, pour qu’il bénéficie de la longue maladie. C’est une hérésie totale. Dès le diagnostic du diabète, surtout de type 2 au fenua, on devrait pouvoir octroyer un carnet rouge et une prise en charge longue maladie aux patients, ce qui n’est pas le cas » s’insurge Didier Bondoux, médecin généraliste.
La CPS traite près de 16 000 traitements de carnets rouges. Ces carnets permettent la prise en charge des frais pour le traitement d’une trentaine de pathologies. Des maladies listées par le biais du ministère de la Santé. Le service de contrôle médical rappelle que le carnet de soin est un contrat d’aide et d’accompagnement à la prise en charge des frais médicaux : « à partir du moment où le carnet n’est pas prolongé, c’est qu’il y a probablement une guérison derrière, ça veut dire que la personne est guérie et c’est tant mieux. Ça ne veut pas dire qu’on passe de 100% à 0% de remboursement, mais de 100% à 70% comme tout un chacun. Donc disposer d’un carnet longue maladie, ce n’est pas quelques chose d’acquis jusqu’à la fin… c’est un accompagnement, et quand les choses sont réglées, cet accompagnement est retiré tout simplement » rappelle Heimana Trouche, médecin-conseil à la CPS.
Selon les médecins, une carte d’assurance maladie comme la carte vitale en métropole serait plus adaptée. En attendant, le carnet rouge reste pour certains professionnels de santé, le meilleur lien entre les patients, leur médecin et la CPS.
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