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En 2019 en Polynésie, seules 10 communes ont distribué de l’eau potable sur tout leur territoire

Crédit : Sebastian_Studio/envato

Dans le cadre de ses missions de protection et de promotion de la santé de la population, le Centre d’hygiène et de salubrité publique de la direction de la Santé a poursuivi en 2019, le contrôle de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine distribuées par les réseaux et fontaines publics à Tahiti et dans les îles.

Parallèlement, comme en 2018, 20 communes seulement et le syndicat intercommunal Te Oropaa ont réalisé en 2019 un programme de contrôle de la qualité de l’eau sur leurs réseaux de distribution conformément à la réglementation en vigueur.

Fait nouveau en 2019 : 5 communes des Tuamotu (Anaa, Arutua, Hao, Manihi et Puka Puka) ont démarré leurs autocontrôles sur les fontaines à carte prépayée réparties dans 8 atolls (Anaa, Arutua, Kaukura, Apataki, Hao, Ahe, Manihi et Puka Puka).

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Au total, 1660 prélèvements ont été effectués sur 175 points de réseaux de distribution et 153 prélèvements sur 25 fontaines publiques.

Le classement annuel est établi à partir de l’ensemble des résultats. Seules 22 communes ont pu faire l’objet d’un classement, ce qui représente tout de même 89 % de la population du Pays. L’intégralité du classement est présentée sur les cartes et les histogrammes ci-joints.

Les résultats sont les suivants :

En 2019, seules 10 communes ont distribué de l’eau potable sur tout leur territoire : Papeete, Pirae, Arue, Mahina, Faa’a, Punaauia, Papara, Bora Bora, Tumaraa et Uturoa.

– 4 communes ont délivré de l’eau potable sur une partie de leur territoire : Taiarapu-Est (réseau Van Bastolaer), Moorea (réseaux Nuuroa, Papetoai, Temae, Maharepa 1 et 2), Huahine (Haamene) et Tahaa (Patio).

– La progression est observée dans les communes de Rimatara (taux de conformité de 50% en 2018 à 82% en 2019), Tubuai (de 75% à 86%).

– La baisse est constatée pour les communes de Huahine (taux de conformité de 85% en 2018 à 64% en 2019), Tahaa (de 99% à 90%) et Rurutu (de 91% à 82%).

Le suivi de l’évolution des taux de conformité sur les 5 dernières années (soit depuis 2015), permet de mettre en évidence :

– À Tahiti, l’excellente qualité de l’eau desservie dans la zone urbaine (sauf à Paea) et Papara tandis que les autres communes de la zone rurale (hormis le réseau Van Bastolaer) distribuent toujours de l’eau non potable.

– Aux Iles Sous-le-Vent, la régularité de Bora Bora dont l’eau est excellente. Pour Huahine, Tahaa et Taputapuatea, une qualité d’eau très variable mais non potable en 2019. Elle est potable pour Tumaraa et Uturoa depuis 2017.

– Aux Australes, une qualité d’eau également fluctuante et moyennement satisfaisante à Rimatara, Rurutu et Tubuai.

– Quant aux archipels des Marquises et Tuamotu-Gambier, l’absence d’analyses (sauf à Nuku Hiva et dans 8 atolls des Tuamotu) supposant ainsi des eaux non potables d’années en années.

Les raisons de la mauvaise qualité de l’eau distribuée sont connues : l’utilisation exclusive de captages d’eaux superficielles, la mauvaise exploitation des installations de traitement d’eau potable, la vétusté des ouvrages existants, l’absence de traitement adapté et de désinfection des ressources, le non fonctionnement d’installations de traitement d’eau alors qu’elles ont été réceptionnées.

En 2019, seules les fontaines publiques Papemato à Papara, Van Bastolaer à Taiarapu Est, Temae, Paopao et Nuuroa à Moorea ont délivré une eau potable. À Maupiti, Nuku Hiva, Hiva Oa, Ua Huka et Ua Pou, la qualité des eaux de leurs fontaines équipées de filtres et de lampes UV ou de chloration est variable, généralement non potable. Concernant les fontaines à carte prépayée des Tuamotu, les premiers résultats (4 conformes sur 11 analyses) permettent de connaître ponctuellement la qualité des 8 fontaines qui est variable. Quant aux autres fontaines des Tuamotu non contrôlées, leurs eaux sont supposées non potables.

De 2008 à 2018, le pourcentage de la population de la Polynésie française ayant accès à l’eau potable est passé de 17% à 62% (soit une progression de 45% en 10 ans). Il s’est maintenu en 2019. Ce taux pourrait davantage s’accroître si dans certaines communes, les installations de traitement d’eau potable déjà existantes pouvaient bénéficier, en continu, d’une gestion rigoureuse, professionnelle et sans failles ou être enfin mises en route suite à leur réception.

Pour accroître ce pourcentage, les efforts et les investissements doivent se poursuivre. En outre, le recours à des outils d’aide peut également s’avérer utile, tels que le projet PAPE proposé par le SPC.PF ou les Plans de Sécurité Sanitaire des Eaux (PSSE), outil préconisé par l’OMS depuis 2004. Le rapport 2019 est disponible sur le site internet du CHSP : www.hygiene-publique.gov.pf

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