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La reprise de l’industrie du phosphate n’est pas pour autant oubliée. Mais sur cette question, les tensions restent vives. Principal défenseur du projet, le maire, Julien Mai, est devenu plus mesuré. Il exige des garanties, et notamment le financement de la réhabilitation de l’île : elle est parsemée des vestiges de l’ancienne exploitation, et son sol est une succession de pitons et de trous qui rendent tout développement difficile. Pour lui, la nouvelle exploitation des gisements de phosphate doit financer une réhabilitation coûteuse, mais pas seulement : « C’est un puits à emplois, parce que la responsabilité d’un maire, c’est de créer des emplois pour sa jeunesse, sinon ils vont tous partir en live, et c’est une gendarmerie qu’il faudra demander ».
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Ces chiffres sont sans doute optimistes pour les opposants. Et ce retournement de l’opinion ne rassure qu’à moitié Sylvanna Nordman Haoa : « Ce qui pose problème dans ce comité des mines, c’est que seuls les ministres ont voix délibérative : donc aujourd’hui, ce sont les ministres qui vont décider, à la place de la population ».
Julien Mai, au contraire, se félicite de la dynamique de son île aux multiples projets. Son fils, Heitapu, est d’ailleurs le principal artisan du développement de l’escalade. Pour le maire, ces voies de développement sont complémentaires. « Chacun amène sa pierre à la construction (…) il est temps, Makatea demande à ses enfants de revenir, de déclamer leur Histoire afin qu’elle ne disparaisse pas » conclut-il.