Le système D a du bon quand on habite à plusieurs milliers de kilomètres de Tahiti, mais il peut avoir aussi de graves conséquences sur la santé. Ainsi et depuis de nombreuses années, la fonte de métaux issus de batteries de voiture ou d’objets du quotidien devient un véritable fléau sanitaire et environnemental notamment dans les archipels éloignés : « Ce sont des pratiques malheureusement qui existent depuis longtemps puisque chacun essaie dans les îles de se débrouiller, de recycler certains métaux. Avant la pêche c’était souvent la pêche profonde avec les pierres. Après, certains se sont dit que le plomb pouvait être très utile » raconte Etienne Taramini, chargé d’affaires auprès de la Diren.
Des habitudes encore bien ancrées dans certaines îles. Une étude lancée en 2018 par la direction de la Santé et de l’institut Malardé, avait permis de pointer du doigt le taux anormal de métaux lourds dans le sang de certains habitants des Tuamotu. « Le fait de faire fondre du plomb provoque des vapeurs, des fumées toxiques. Au-delà d’un certain seuil, ça peut avoir un effet sur la croissance, sur la santé mentale, le quotient intellectuel. Sur la partie physiologique et aussi les cancers etc. Donc on ne va pas redétailler toutes les conséquences sur la santé. On a énormément de conséquences que ce soit avec le plomb, l’aluminium et tous les différents métaux lourds. »
Si pour beaucoup de ces apprentis fondeurs la raison est économique afin d’éviter d’acheter du plomb en commerce, la Diren précise que ces pratiques ont également un impact indéniable sur l’environnement : « Les métaux lourds vont soit rester dans le sol, soit transiter dans la nappe d’eau ou même ruisseler avec l’eau de pluie pour après atteindre les rivières. Et après le littoral. Donc c’est très important de ne pas laisser ses batteries, les piles etc dans la nature et de bien les mettre dans les points d’apport volontaire ou auprès de votre commune. »
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La Diren rappelle également qu’un plan annuel de rapatriement de ces déchets dangereux est en place sur l’ensemble des archipels et permet de collecter plus de 700 tonnes de batteries de voitures.