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Grève à l’hôpital de Uturoa : « On veut des moyens humains, pas d’augmentation de salaires »

Crédit : Tahiti Nui Télévision

« Tous les gens qui sont là demandent à être entendus. Ils sont épuisés, ils n’en peuvent plus. On veut des moyens humains. On ne veut pas d’augmentation de salaire, je le répète », lance Philippe Dubois médecin et représentant CSTP-FO.

Les négociations ont duré jusqu’à 20h30 vendredi soir, mais en vain. Sur les deux points de revendication phare du personnel de santé, celui du paiement des heures supplémentaires a été accordé par le ministre de la Santé. Mais ce n’est pas assez selon les professionnels qui réclament surtout le recrutement de personnels supplémentaires. 38 postes de soignants seraient actuellement inoccupés à l’hôpital de Uturoa. « Nous étions tombé d’accord sur un nombre de 25 agents sur 38 demandés au départ. Pour nous c’est inadmissible la proposition que nous a faite monsieur le ministre de créer ces postes dans 6 mois. Il ne nous a pas entendu, la direction de la Santé ne nous a pas entendu. Cette souffrance, il faut y mettre fin, le plus rapidement possible. Si on signe un protocole d’accord dans 6 mois, et que dans deux mois il se passe quelque chose qui fait que les gens changent, le protocole d’accord sera caduc. Ce qui nous obligera à nouveau à nous faire entendre par les successeurs. c’est pourquoi nous demandons à monsieur le ministre et à la directrice de la Santé, de mettre fin à cette souffrance en proposant la création de ces postes au maximum dans les 3 mois à venir. »

La situation est récurrente, cela fait des années que le personnel de l’hôpital de Uturoa subit. La crise sanitaire est venue accentuer les problèmes rencontrés par le personnel soignant qui est à bout de souffle. « Ça fait maintenant plus de 4 à 6 ans que nous avons parlé de ces problématiques. La charge de travail, le nombre de malades augmentent. La lourdeur des malades augmente, et le personnel, lui, diminue. Les heures supplémentaires n’arrêtent pas d’augmenter du fait que les gens craquent. Nous avons du personnel qui pleure, qui se cache pour pleurer et d’autres qui n’ont pas d’autre moyen, en burn out, de se mettre en arrêt ». Pour Philippe Dubois, « le Pays aurait les moyens de financer ce que nous demandons, c’est-à-dire ces 25 postes. Ça coûte quoi ? 75 millions. Le CHPF c’est 4 milliards. »

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Selon le représentant syndical, plus de 80% du personnel est en grève et pour une durée indéterminée. La prise en charge des malades continue avec cependant un service minimal. Les grévistes disent rester ouverts à la discussion.

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