Cinq semaines : voilà qui commence à faire long pour le personnel gréviste de Tautira. « Nous sommes là, à attendre encore ce que le maire va nous dire. Il a bien vu que nous passons des jours et des jours ici » déplore Evalyne, une gréviste.
Alors que le conflit s’englue, des parents d’élèves se mobilisent aux côtés de ces agents : des surveillants et des cantinières qui demandent à travailler plus de deux heures par jour, histoire de faire leur travail correctement, mais aussi de gagner plus de 36 000 Fcfp par mois. Des revendications justifiées pour les associations de parents d’élèves (APE). « Cela nous inquiète, parce qu’on a quand même des surveillants qui sont formés, qui sont compétents, et qu’on ne reconnait pas à leur juste valeur, donc je comprends tout à fait leur mouvement de grève, c’est humain » confie Natea Chebret-Toofa, présidente de l’APE de l’école Hei Tama Here.
Inquiets de la tournure des événements, deux APE ont mis en place une pétition pour apporter leur soutien et tenter de faire bouger les lignes. « Je trouve que c’est un peu inadmissible que des agents communaux travaillent dans des conditions pareilles, dans la précarité. (…) On s’aperçoit que le conflit s’enlise et que les écoles commencent à peiner donc je pense que les directeurs et directrices commencent à s’essouffler du conflit, et les enseignants aussi » explique Hubert Dupuis, membre de l’APE de Pueu.
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Épuisé, Ueva Hamblin, le maire délégué, ne cache plus son souhait de voir Tautira détachée de la commune associée : « La défusion est à l’ordre du jour parce que la gestion de la commune, pour moi, n’est pas équitable. (…) Je n’étais pas pour la défusion auparavant, mais avec le système actuel, je suis pour ».
Si aucune rencontre n’est à l’ordre du jour, le maire assure travailler sur une « stratégie » qui fera l’objet d’une conférence de presse. Reste à savoir quand.