Grève générale : Les retraités dénoncent « la prise en otage de la population »

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Écartés des discussions dans le cadre de la grève générale dont le préavis a été déposé ce mardi, les retraités se rebiffent et dénoncent la démarche de l’intersyndicale. Réuni hier au parc Paofai, le Sdiraf rappelle que les retraités font eux aussi partie du régime des salariés, et qu'ils payent eux aussi des cotisations.

Publié le 16/11/2021 à 18:20 - Mise à jour le 17/11/2021 à 11:34

Écartés des discussions dans le cadre de la grève générale dont le préavis a été déposé ce mardi, les retraités se rebiffent et dénoncent la démarche de l’intersyndicale. Réuni hier au parc Paofai, le Sdiraf rappelle que les retraités font eux aussi partie du régime des salariés, et qu'ils payent eux aussi des cotisations.

« On est en train de marcher sur la tête avec cette grève. Notre économie ne va pas bien, et on essaie de bloquer le système. Non, on ne peut pas être d’accord avec ça, » assène le président du Syndicat de défense des retraités actuels et futurs (Sdiraf), Émile Vernier. Réuni hier mardi pour préparer sa journée d’information de samedi à l’hôtel du Pearl Beach Resort, le syndicat a longuement dénoncé la démarche de l’intersyndicale, dont les chefs de file sont d’ailleurs tous retraités.

« JE RAPPELLE QUE LES RETRAITÉS PAIENT AUSSI LA PSG. ILS PAIENT DES COTISATIONS MALADIE, ILS PAIENT UNE CST. »

« J’ai écouté les dirigeants, notamment Patrick Galenon qui demande l’augmentation du SMIG. Lui qui est retraité, je ne comprends pas pourquoi il ne demande pas aussi une augmentation des pensions de retraite. Cela n’a pas augmenté depuis des années. Les retraités ont une perte de pouvoir d’achat depuis des années » s’impatiente le syndicaliste. Agacé de ne pas avoir été associé aux discussions, Emile Vernier s’étonne que les « syndicats de salariés s’expriment au nom de toute la population ».

« On ne discute pas avec eux, ils ne veulent pas nous voir. Les retraités ne sont représentés nulle part. Le seul endroit où il y a eu des retraités, c’était au COSR (Conseil d’orientation et de suivi des retraites, NDLR), et on vient de le supprimer » poursuit le responsable. Si le COSR n’a pas encore été démantelé, il est en sursis. Le projet de loi de réforme de la gouvernance prévoit effectivement sa suppression, arguant que l’entité ferait doublon avec le futur « comité stratégique de la protection sociale universelle ». Organisme qui doit voir le jour dans le cadre de la réforme globale de la PSG (protection sociale généralisée).

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« la population polynésienne est prise en otage par des syndicats qui veulent qu’on fasse ce que eux ont décidé ».

« On n’a pas notre mot à dire. Et donc, il faudrait enfin prendre conscience que les retraités représentent une force, c’est eux aussi qui font marcher l’économie dans notre pays » reprend Emile Vernier. « C’est d’ailleurs l’une des choses que l’on réclame. Il y a environ 40 000 retraités, au RGS, sur environ 160 000 personnes. Je rappelle que les retraités paient aussi la PSG. Ils paient des cotisations maladie, ils paient une CST (contribution de solidarité territoriale, NDLR). Il faut arrêter de juste considérer les désidératas des syndicats de salariés. » Pas de doute pour le Sdiraf, « la population polynésienne est prise en otage par des syndicats qui veulent qu’on fasse ce que eux ont décidé ».

Si en revanche le syndicat se positionne contre l’obligation vaccinale, il milite pour le confinement des non vaccinés, à l’instar de pays comme l’Autriche, afin de laisser aux 160 000 vaccinés -soit plus de 60% des Polynésiens- la possibilité de circuler librement. « Je demande au gouvernement de supprimer l’obligation vaccinale. Par contre, ceux qui ne sont pas vaccinés aujourd’hui et qui nous em******* -excusez-moi du terme-, qu’ils restent confinés chez eux. Ils ont le droit de ne pas se faire vacciner, mais qu’ils restent chez eux, parce qu’ils mettent en danger toute la population ».

Le Sdiraf invite le public à une réunion d’information sur la PSG, la retraite et la réforme de la gouvernance de la CPS ce samedi 20 novembre à l’hôtel Pearl Beach Resort, suivie d’un débat. Cette réunion est ouverte au public à condition d’avoir un schéma vaccinal complet.

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