Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage. C’est une véritable odyssée qu’a vécu Heivarau Taiarui, devenu avocat dans son fenua natal ce jeudi après des années de travail acharné sur les bancs de la faculté de droit et les cabinets métropolitains. Me Taiarui a prêté serment devant la cour d’appel du barreau de Papeete. Bien plus qu’une simple étape professionnelle, le jeune homme sait que ce moment mémorable est l’aboutissement d’un parcours, qui n’a pas été tout tracé.
Heivarau a d’abord réussi sa première année de droit en Polynésie, avant de poursuivre ses études à Toulon, Montpellier, puis Paris. Au fil des années, sa vocation s’est affirmée. « Je me suis orienté vers le droit un peu par dépit, souffle-t-il, recouvert de colliers de fleurs devant la salle d’audience. En mûrissant, on comprend un peu les enjeux, donc c’était un bon choix au final » . Collaborateur depuis 7 mois au cabinet Millet et Varrod en tant que juriste, Heivarau est un touche à tout. « J’ai un cursus en droit des affaires donc tout ce qui droit des sociétés, droit fiscal, droit des contrats, un peu de droit commercial et du droit du travail… En Polynésie, on est aussi amenés à toucher au droit pénal, au droit administratif, des domaines juridiques différents, mais on se forme, on apprend, on fait beaucoup de recherches. C’est un nouveau challenge » , sourit-il.
Heivarau s’apprête ainsi à réaliser ses premières plaidoiries devant les juges polynésiens. Il souhaite continuer de travailler dans le cabinet d’avocat qui lui a fait confiance depuis le départ. « C’est un avocat polynésien, originaire de Tahiti, né à Tahiti. Pour nous c’était un vrai atout, appuie Me Thibaud Millet. On a quelqu’un déjà qui a la connaissance des réalités locales. Et on a découvert un jeune homme très motivé, très sérieux, très impliqué. On est très contents, depuis 7 mois maintenant qu’il travaille avec nous de voir que ça y est, il évolue pour enfin prêter serment et exercer pleinement son métier » .
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Petit frère pas moins brillant de Heivarau, Manatea ne cache pas sa fierté de voir son aîné dans le grand bain. « Je le voyais travailler très dur, tout le temps, raconte-t-il. On a passé nos études ensemble, moi je préparais le CAPES et lui le CAPA. C’est l’unique avocat de la famille. On est tous très contents de lui » .
Me Taiarui a tout le temps devant lui pour leur donner raison, lui qui se voit exercer le métier pendant – au moins – les dix prochaines années.