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A Tauturu Ia Na, les anges gardiens des évasanés polynésiens

"Cela fait chaud au cœur. Quand ils arrivent, ils ont le sourire et on est aussi contents. C’est comme si c’était notre famille", témoigne Ratia, ici à droite.

A Tauturu Ia Na, les anges gardiens des évasanés polynésiens

Monique De Marco fait partie des bénévoles de l’association A Tauturu Ia Na Paris. Dès qu’elle le peut, elle se rend au chevet des malades polynésiens en soins dans l’Hexagone.

« Pour moi, il s’agit essentiellement d’apporter un soutien moral et un soutien logistique pour toutes les affaires qui leur manquent. Quand vous êtes loin de chez vous, cela prend tout de suite des proportions gigantesques. Tout ce que je peux leur apporter en plus, c’est que du positif », sourit-elle.

Ratia a été évasanée il y a 2 mois pour subir une lourde opération au cœur. Elle séjourne dans une clinique depuis deux semaines et ne s’attendait pas à recevoir autant de soutien. « Je les félicite. Ils prennent de leur temps, laissent leurs familles à la maison pour venir nous voir et à des heures pas possibles. Cela fait chaud au cœur. Quand ils arrivent, ils ont le sourire et on est aussi contents. C’est comme si c’était notre famille ».

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Les bénévoles de l’association sont toujours prêts à donner un coup de main, comme fournir aux patients des cartes de téléphone pour qu’ils puissent rester en contact avec leurs proches restés au fenua.

« La carte SIM que l’on a ne capte pas ici. C’est là où ils sont d’une grande aide », souligne une patiente de Polynésie. La Clinique de Châtillon est spécialisée dans l’activité cardio-vasculaire. Les malades du fenua présents ont tous subi une opération au cœur et doivent suivre un programme de rééducation.

« Il y a des situations qui me choquent »

Monique De Marco, bénévole de l’association.

C’est le cas d’Axel. Grâce aux bénévoles de A Tauturu Ia Na, l’appréhension a laissé place à l’apaisement. « Quand tu es à l’étranger et que tu entends le son de l’accent tahitien, ça change tout. Tu n’es pas tout seul. On a l’impression qu’on se soutient », dit-il.

Si comme le dit l’adage, la santé n’a pas de prix, les évasans sont pourtant strictement encadrées par la Caisse de Prévoyance Sociale en raison de leurs coûts. Les bénévoles estiment que la CPS n’a parfois pas conscience des problématiques rencontrées par les malades.

« Il y a des situations qui me choquent », témoigne ainsi Monique De Marco. « J’ai fait la connaissance il y a peu de temps d’une jeune femme qui avait un cancer. Elle arrivait de Tahiti et le médecin avait demandé qu’elle soit accompagnée. Cela lui a été refusé. Elle est arrivée seule et a été opérée une première fois, puis une deuxième. Il y a eu des complications. C’est une jeune femme qui a 6 enfants, dont 2 petits. Je trouve qu’on l’a laissé seule, sans aide. Ça a été très dur pour elle », déplore-t-elle.

L’accompagnement des bénévoles reste donc plus que jamais fondamental pour ces patients souvent désemparés par la maladie, le changement d’environnement et l’isolement.

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