« Il faut se méfier des réseaux sociaux. C’est évidemment totalement faux : pourquoi voudrais-je imposer l’apprentissage de la langue arabe ? » s’est étonnée Najat Vallaud-Belkacem lors du Grand JT. « Je souhaite que dans le système scolaire, on puisse voir des langues vivantes diverses qui soient enseignées » a-t-elle précisé. Plusieurs dizaines de langues différentes pourront donc être apprises, selon les régions de France et d’outre-mer, et surtout selon les populations qui y vivent. Et ce sera un choix des collectivités locales, et non de l’Etat. Autrement dit, au fenua, c’est le ministère de l’éducation local qui choisira.
En Polynésie, ce sont donc bien les langues polynésiennes qui seront privilégiées. Et la réforme pourrait leur permettre de gagner de la place dans les programmes scolaires : au collège, le tahitien peut être étudié en langue vivante II dès la cinquième. Et la réforme de l’éducation promeut aussi les enseignements interdisciplinaires : « des élèves pourront être amenés à faire un cours de mathématiques en langue polynésienne, ce qui leur permet de pratiquer et donc d’acquérir beaucoup mieux cette langue » a soutenu la ministre.
Ces enseignements interdisciplinaires sont l’un des aspects les plus décriés de la réforme ; mais il est incontestable qu’ils peuvent permettre d’accorder une plus large place à l’enseignement des langues polynésiennes.
De plus, le vice-rectorat travaille à proposer le tahitien en langue optionnelle dans tous les lycées, a assuré la ministre.
La réforme de l’éducation menée par Najat Vallaud-Belkacem est sans doute critiquable sous de nombreux aspects, et les représentants du SNETAA, l’un des syndicats d’enseignants les plus critiques à son égard, ne s’en priveront sans doute pas lundi soir dans le ve’a et le journal de TNTV. Mais ces critiques seront fondées sur une analyse de la réforme de l’éducation, et non sur des rumeurs racistes.
Najat Vallaud-Belkacem interrogée par Tamara Sentis au Grand JT de TNTV :