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Insertion sociale : un schéma à déployer sur 10 ans

Crédit : Tahiti Nui Télévision

En l’état, les entreprises ne peuvent raisonnablement pas proposer un emploi à ces personnes car cela nécessiterait des efforts de mise à niveau en termes d’employabilité que ces entreprises n’ont pas le temps d’assurer. La tâche est d’autant plus ardue face à des publics en difficulté auxquels elles ne sont pas habituées à être confrontées.

Aussi, pour répondre de manière plus adaptée à cette situation, la loi du Pays du 24 janvier 2022 propose le dispositif de l’insertion sociale par l’activité économique (ISAE) en Polynésie française.

Inspirée de nombreux exemples dans le monde (France et Canada notamment), l’ISAE consiste à s’appuyer sur des structures privées spécialisées (généralement des associations) pour offrir aux personnes les plus éloignées de l’emploi des chances de s’insérer socialement.

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La méthode a vocation à traiter les freins à leur employabilité non seulement par de la formation professionnelle adaptée mais aussi, plus en amont, par un accompagnement dans la résorption de leurs difficultés personnelles et sociales qui apparaissent comme rédhibitoires à toute perspective d’insertion.

Ainsi, le Conseil des ministres a approuvé le schéma d’insertion sociale par l’activité économique qui a été élaboré pour la période 2023-2032 en prenant appui sur les expériences de l’ISAE hors de Polynésie française et en procédant à plus d’une trentaine d’auditions sur Tahiti et dans les îles.

Ce schéma prévoit un accompagnement multiforme qui verra la puissance publique aider les structures intéressées à se positionner pleinement dans l’ISAE (assistance dans l’élaboration du projet d’insertion et dans la constitution des effectifs permanents, subventions), à embaucher les personnes cibles (contrats aidés) et bien sûr à réussir les défis de leur insertion (parcours d’insertion, formation des encadrants, partenariats avec les entreprises).

Il a également l’ambition de faire en sorte que les structures d’insertion sociale par l’activité économique (SISAE), une fois opérationnelles, gagnent progressivement en autonomie financière jusqu’à ne plus dépendre des subventions publiques (formation à la gestion d’entreprise).

Le challenge est considérable car ces structures devront composer avec un handicap permanent qui consistera à pouvoir conserver durablement les personnes en insertion qu’elles auront formées. En effet, ces personnes seront appelées à tracer leur voie une fois mises à niveau, en étant embauchées par une entreprise ou par une collectivité publique ou encore en créant leur propre entreprise.

Ce schéma comporte ainsi plusieurs actions à déployer sur 10 ans, avec pour objectifs d’assurer la meilleure prise en charge des personnes cibles et de garantir la performance des SISAE grâce à un pilotage efficient du dispositif.

Le pilotage de l’ISAE sera assuré dans un cadre collégial qui associera les communes, les organisations représentatives des employeurs et les représentants des SISAE. La direction des solidarités, de la famille et de l’égalité (DSFE) et le service de l’emploi, de la formation et de l’insertion professionnelles (SEFI) seront les services référents.

Au plan social, ce dispositif est d’une importance cruciale. Grâce à un accompagnement qualitatif optimal, il offrira des opportunités réelles aux personnes en situation de fragilité sociale de s’affranchir de leurs difficultés et de trouver leur place sur le marché de l’emploi classique en tant que salariés ou entrepreneurs. L’objectif ultime est de faire des bénéficiaires d’aides sociales d’aujourd’hui, des salariés voire des chefs d’entreprise de demain. Pour les entreprises, les SISAE sont appelées à être de véritables viviers de main d’œuvre.

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