De son côté, l’élue du Tavini Éliane Tevahitua travaille depuis octobre sur une proposition de loi. Elle vient de la déposer. L’élue souhaite interdire deux composés contenus dans la crème solaire : l’oxybenzone et octinoxate. « Je n’axe que sur la toxicité concernant le corail mais il existe aussi une toxicité pour les mammifères dont l’homme. Ce sont des perturbateurs endocriniens. (…) Il a été mis en évidence que ces produits là se retrouvaient dans les urines, le lait maternel, que cela agit sur la fertilité », explique l’élue. Plus d’un million de tubes de crème solaire seraient vendus chaque année en Polynésie.
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La crème solaire est un polluant. Elle diffuse une fine pellicule à la surface de l’eau qui met en péril les coraux. L’oxybenzone, octinoxate mais aussi l’octocrylene se diffusent dans l’eau et sont absorbés par les coraux. Ils perturbent la reproduction et le cycle de croissance des coraux.
Des alternatives existent. Des produits respectueux du corail sont vendus en pharmacie. Mais attention : selon Annick Barbaud, la présidente du groupe de dermato-allergologie au sein de la société française de dermatologie, un produit bio en pharmacie ne contiendrait que 10% de composants bios.
Au fenua, deux produits sont fabriqués localement et contiendraient, selon leurs concepteurs, uniquement des composés végétaux.
Le projet de loi du gouvernement devrait être voté d’ici la fin de l’année. Mais celui du Tavini, sera pris en compte selon Nicole Bouteau. En attendant, dès le mois de mars la crème solaire sera bannie de plusieurs plages gérées par le service du tourisme. L’interdiction définitive, elle, devrait être effective en 2021.