« Marama Nui est la filiale hydroélectricité qui produit 40% à peu près de l’électricité consommée par les tahitiens. Elle va demain exploiter en plus les fermes solaires parce que Marama Nui va être le fleuron des énergies renouvelables pour Engie Polynésie. À terme, le solaire va être dédié à l’électricité, l’électrification la journée et Marama Nui la nuit, de façon à ce que ce soit complémentaire sur la journée de 24 heures », explique Didier Pouzou, le président-directeur général d’EDT-Engie Polynésie.
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Ces nouvelles fermes solaires font partie des 3 initiatives retenues à l’issue d’un appel à projets lancé par le Pays en 2022. Leur particularité : la cohabitation entre énergie solaire et apiculture. Les sites de Fare Meri et de Fare Gouwe incluent un programme de développement et de formation apicole. « En finalité, on pourrait mettre jusqu’à 20, 25 ruches. L’idée, c’est de former nos collaborateurs pour qu’ils arrivent à comprendre le fonctionnement de la ruche et à voir les périodes de production. L’idée, c’est de promouvoir le miel et tous les produits issus du miel. Il y a une possibilité de produire du nougat » espère Tanoa Buillard, collaborateur d’EDT-Engie et passionné d’apiculture.
De 2,28 m de long et 1,13 de large, les panneaux solaires devraient permettre de couvrir 2% de la consommation annuelle d’électricité sur Tahiti. Cela représente une production de 12 gigawatt-heures par an, soit l’alimentation d’environ 4 000 foyers polynésiens.
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Le président du syndicat pour l’électrification des communes du sud de Tahiti espère pouvoir profiter pleinement de ce virage vers la transition énergétique. Il souligne un paradoxe : bien que le Sud de l’île produise l’énergie la moins chère, les habitants de cette région paient l’électricité au prix le plus élevé. « Hormis les 2 centrales d’aujourd’hui qui vont directement injecter leur production dans le réseau de distribution, les principaux centres de production hydroélectrique, d’électricité photovoltaïques, sont implantées sur le Sud. Ce que nous réclamons depuis des années, c’est de pouvoir avoir accès à cette production directement » indique Antony Jamet, président du Secosud (syndicat pour l’électrification des communes du sud de Tahiti) et maire de Taiarapu-Est.
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« Il faut qu’on regarde, mais j’ai envie de dire que sur les grands principes sur la politique énergétique, il faut raisonner réseaux et solidarité, donc à priori, je dirais que c’est compliqué d’aller dans son sens. Si tout le monde faisait la même chose, on privatiserait la production d’électricité dans chaque territoire » répond Warren Dexter, ministre de l’Économie, en charge des Énergies.
EDT-Engie a investi plus de 2,5 milliards de francs pour construire ces 2 centrales photovoltaïques. Elles devraient passer le cap de la rentabilité d’ici une dizaine d’années.