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Jordy Chan : « Nous essayons de minimiser au maximum l’impact des travaux sur la circulation »

Le ministre des Grands travaux et de l’Equipement Jordy Chan était l’invité du journal de TNTV, ce vendredi soir. (Crédit : TNTV)

Jordy Chan : « Nous essayons de minimiser au maximum l’impact » des travaux « sur la circulation »

TNTV : Une passerelle vient d’être installée pour les habitants à Mahaena. La structure ne dispose pas, en revanche, d’un accès pour les personnes à mobilité réduite. Est-ce un aménagement envisagé ?

Jordy Chan : « Suite aux intempéries de décembre dernier, il y avait une vingtaine de foyers qui se sont retrouvés isolés par les crues. Il nous fallait rétablir rapidement la circulation pour permettre de les reconnecter à la terre-ferme. C’est chose faite. On a réussi à construire une passerelle en l’espace de deux mois, ce qui est un temps relativement court pour ce genre d’ouvrage. En général, ça met plusieurs années pour construire un pont. On s’est focalisé, pour ce faire, sur les aménagements essentiels pour permettre la traversée, notamment pour les piétons. Bien entendu, les aménagements PMR peuvent être considérés. J’ai déjà demandé à mes équipes de le faire ».

TNTV : Les habitants souhaiteraient une passerelle sur laquelle une voiture puisse passer. Est-ce dans vos projets ?

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Jordy Chan : « Le choix de la passerelle piétonne a vraiment été déterminant pour permettre des délais de réalisation très courts. Si on avait choisi de construire une passerelle d’envergure, pour permettre le passage de véhicules, cela aurait au moins demandé un an de délai d’approvisionnement supplémentaire. La passerelle piétonne a permis de sourcer l’ensemble des matériaux nécessaires à sa construction. Je tiens à souligner, également, que c’était la demande du tavana de construire une passerelle piétonne ».

TNTV : Ces familles habitent en zone rouge. Une zone à risque. 73 millions de francs ont été investis dans cette passerelle.  Êtes-vous sûr que la structure supportera de nouvelles fortes intempéries ?

Jordy Chan : « C’est sûr que c’est un montant, mais il est nécessaire pour reconnecter ces personnes à la terre-ferme. Donc, j’estime que c’est essentiel. Nous sommes confiants sur le dimensionnement de la passerelle puisqu’elle a été dimensionnée pour des crues cinquantenaires. La raison pour laquelle le précédent ouvrage a été emporté, c’est parce qu’il y avait des affouillements au niveau de berges.  Nous avons enroché les berges de façon à bien protéger l’ouvrage pour que la prochaine fois que la structure est heurtée par des embâcles, elle puisse tenir le coup ».

TNTV : Vous vous êtes également rendu à Hitia’a pour faire un point sur les travaux au niveau du PK 43. Ils ont pris du retard à cause des derniers événements météorologiques. Quand pensez-vous que la route pourra rouvrir ?

Jordy Chan : « Il y a eu du retard, principalement en raison des intempéries, notamment la dépression qui nous a touchés récemment. Ce que nous avons constaté sur le terrain, aujourd’hui, c’est que les travaux de terrassement effectués par l’entreprise ont bien avancé. Mais l’entreprise tarde, par contre, à mettre en œuvre les travaux de purge nécessaires pour sécuriser la route. Ce que nous leur avons demandé de faire, c’est de se focaliser sur ces travaux de purge qui sont essentiels. Ce que nous a assuré l’entreprise et la maîtrise d’œuvre, c’est que la route pourra être rouverte dès la semaine prochaine ».

TNTV : Jeudi matin, des travaux sur la RDO ont lourdement perturbé la circulation à cause de retards sur le chantier. L’entreprise est en cause, selon vous. Le timing pose question quand on sait que la côte Est est bloquée. Pourquoi ne pas avoir attendu les vacances scolaires ?

Jordy Chan : « Ce sont des travaux qui étaient déjà en cours et qui sont essentiels pour réhabiliter la RDO qui est une route qui est pratiquée par tout le monde, tous les jours. Ce sont des travaux qui sont normalement faits de nuit. Le problème, c’est que la centrale à enrober de l’entreprise est tombée en panne pour une raison simple : l’entreprise n’a pas respecté le protocole que nous lui avions dicté pour éviter ce genre de panne et de désagrément. Nous avons appliqué des pénalités à l’entreprise pour l’inciter à ce que cela ne se reproduise plus à l’avenir ».

TNTV : Une pénalité de 720 000 francs qui va revenir au Pays. Quelle sera son utilisation ?

Jordy Chan : « Cela devient de l’argent public. Cela revient dans le pot commun qui nous permet de réinvestir ».

TNTV : D’autres travaux vont débuter comme ceux du viaduc de la Punaruu. Il était urgent d’agir ?

Jordy Chan : « Oui, car c’est une infrastructure essentielle pour la circulation des personnes sur la côte ouest. Elle n’a jamais été réhabilitée par le passé, au niveau de la structure notamment. Ce que nous avons choisi de faire, c’est de phaser les travaux de manière à éviter au maximum d’impacter négativement la circulation. C’est pourquoi nous avons positionné les phases de lever du pont, les phases les plus déterminantes en manière d’impact, au niveau des week-ends, des week-ends des vacances scolaires, en février et en avril. C’est pourquoi nous allons lever le pont dès ce soir jusqu’à lundi 4 heures du matin pour permettre le remplacement des appuis en néoprène qui supportent le tablier de l’ouvrage. Il y aura effectivement des désagréments, mais je tiens à rassurer la population sur le fait que nous sommes vigilants sur cet impact et nous essayons de minimiser au maximum l’impact sur la circulation ».

TNTV : Les services de l’Equipment ont été massivement déployés durant les intempéries. Vous ont-ils permis d’identifier des aménagements qu’il serait urgent de réaliser ?

Jordy Chan : « Il y a deux choses que nous souhaitons faire pour minimiser les dégâts à l’avenir. La première, c’est de renforcer nos actions en matière de prévention des risques. Nous avons inscrit une ligne supplémentaire de 150 millions de francs au budget de la Polynésie en matière de curages et d’entretien routier, justement pour minimiser les dégâts. La deuxième chose, c’est de s’équiper en stock de ponts d’urgence. Nous souhaitons acquérir 2 ponts d’urgence cette année pour éviter les situations dans lesquelles on s’est retrouvé, par exemple sur Mahaena. Ce que je tiens à souligner, comme l’a exprimé le président, c’est qu’il faut rester humble face à la nature. On peut minimiser le risque d’inondation, mais on ne peut l’éviter. C’est ce que montrent toutes les études à ce propos. Quand il y a des intempéries fortes ou exceptionnelles, on ne peut pas éviter les inondations. Par contre, le Pays, l’État et les communes ont leur part de responsabilité, mais c’est avant tout un effort collectif qu’il faut avoir pour minimiser ce risque d’inondation. On voit souvent que ces inondations sont causées par des embâcles qui obstruent les ouvrages du fait de l’entrepôt de déchets en tous genres, et notamment de troncs d’arbre. C’est à chacun de prendre l’initiative d’éviter de faire cela pour éviter les inondations à l’avenir ».

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